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Grands projets inutiles

Carte des luttes : des contestations locales toujours plus vives

À l’échelle locale, les luttes contre les projets imposés se multiplient. Depuis un an que Reporterre recense des collectifs en lutte, leur nombre a doublé. Nous présentons aujourd’hui une mise à jour de notre carte, avec une nouveauté : celle des victoires, peu nombreuses mais qui démontrent qu’organisation et détermination peuvent faire obstacle au bétonnage.

Des nouveaux entrepôts Amazon, des nouvelles carrières, fermes-usines, autoroutes… Le millésime 2020 de la carte des luttes de Reporterre ne va hélas pas vous surprendre. Depuis que nous avons lancé ce travail à l’automne 2019, la liste des projets inutiles et imposés n’a pas diminué. Nous avions commencé notre carte avec 150 collectifs. Nous en sommes aujourd’hui à 300. Certes, nous sommes encore loin d’être exhaustifs, mais ce recensement démontre la vivacité des contestations locales, un véritable mouvement social décentralisé encore inconscient de lui-même.

De nouvelles luttes sont nées, tandis que certaines ont disparu, parfois après une défaite. Car il ne faut pas être naïf : il est bien difficile de protester même si les victoires existent et redonnent de l’espoir : nous en avons comptabilisé 25.

Lutter contre l’artificialisation des sols

Tous les collectifs ne s’opposent pas seulement à un projet local mais plus globalement au bétonnage du territoire. Selon les chiffres de la Convention citoyenne pour le climat l’artificialisation des sols progresse d’environ 8,5 % par an. En somme, l’équivalent d’un département français disparaît sous le béton tous les dix ans. Et la tendance n’est pas près de s’inverser. L’annonce d’un moratoire sur les zones commerciales en juillet dernier s’est transformée en simple circulaire sans conséquence.

Et la promesse d’un moratoire sur les entrepôts de commerce en ligne a été diluée dans la création d’une mission pour garantir « un développement durable du commerce en ligne et des entrepôts logistiques ».


LA CARTE DES LUTTES

La carte en plein écran est DISPONIBLE ICI


Des projets d’énergie renouvelable qui posent question

Certains collectifs inscrits sur la carte vont peut-être étonner, comme les usines de méthanisation. Si produire du gaz avec des déjections animales peut être une idée séduisante, l’envers du décor est moins reluisant et illustre parfois les dérive du système productiviste agricole.

Autre point de crispation : les parcs éoliens. À Reporterre, nous nous interrogeons depuis longtemps sur les conséquences environnementales de cette énergie, même s’ils demeurent incomparables avec celles des industries fossiles.

Nous avons donc passé au crible une vingtaine de collectifs en fonction d’une douzaine de critères : nombre d’éoliennes et puissance, localisation, promoteur, type de paysage, secteur concerné ou non par d’autres projets, effet sur la biodiversité, présence ou non de zone de protection ou de parc naturel. Nous avons aussi considéré des éléments plus subjectifs, comme la nature de la mobilisation : les arguments publics révèlent-ils plutôt un désagrément local ou portent-ils une vision plus large ? Les collectifs sont-ils isolés ou reliés à un tissu associatif ? Y a-t-il une opposition d’élus locaux ou des collectivités ? En définitive, nous avons choisi de retenir six nouveaux projets dont les conséquences environnementales, sociales et démocratiques nous semblent trop éloignées des bénéfices en matière de production d‘électricité renouvelable.

Ces combats révèlent une nouvelle vision du monde, un nouvel imaginaire de la résilience, de la sobriété, de la décroissance que tous ces collectifs sont en train de dessiner.

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