Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefPollutions

Chlordécone aux Antilles : deux plaintes d’associations jugées irrecevables

Des bananes, illustration.

La bataille du chlordécone n’est pas finie. La Cour de justice de la République (CJR) a déclaré irrecevables les plaintes déposées par deux associations contre d’anciens ministres, a indiqué le parquet, mardi 8 février.

Sept anciens ministres de la Santé ou de l’Agriculture étaient visés par ces plaintes : Xavier Bertrand, Marisol Touraine, Dominique Bussereau, Louis Mermaz, Jean-Pierre Soisson, Agnès Buzyn et Didier Guillaume. Les avocats des plaignants reprochaient aux anciens membres du gouvernement d’avoir « prolongé l’autorisation d’utilisation du chlordécone » et signé des arrêtés, notamment en 2005, qui autorisaient des résidus de chlordécone dans l’alimentation avec des seuils tolérables d’après eux bien trop élevés.

Deux associations s’étaient portées partie civile : l’Association médicale de sauvegarde de l’environnement et de la santé (Amses) et l’Association guadeloupéenne d’action contre le chlordécone (AGAC). La Cour de justice de la République – seule juridiction habilitée à juger les actes des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions – a conclu que ces associations ne remplissaient pas les critères pour pouvoir déposer plainte et n’avaient pas d’« intérêt à agir ». Elle n’a donc pas examiné le fond du dossier.

Pendant plusieurs décennies, les planteurs de bananes de Martinique et de Guadeloupe ont eu recours massivement au chlordécone pour lutter contre un ravageur. Pourtant, dès 1979, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avertissait de la dangerosité de ce pesticide. Sur place, des mouvements populaires réclament justice depuis des années.

Plusieurs plaintes sont en cours d’examen par la justice – las, une grande partie des faits seraient prescrits – et des mobilisations ont régulièrement lieu aux Antilles pour dénoncer l’impunité.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement se multiplient, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les dernières semaines de 2023 comporteront des avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela.

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre ne dispose pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1 €. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

Abonnez-vous à la lettre d’info de Reporterre
Fermer Précedent Suivant

legende