« Complicité de crimes de guerre » : Yannick Jadot attaqué en diffamation par Total

Yannick Jadot à Paris, le 30 août 2021. - © Mathieu Génon/Reporterre
Yannick Jadot à Paris, le 30 août 2021. - © Mathieu Génon/Reporterre
Durée de lecture : 2 minutes
Énergie Politique Ukraine PrésidentielleLe bras de fer continue. Le groupe français TotalÉnergies a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 23 mars, avoir engagé une « action en diffamation » contre Yannick Jadot. Le candidat écologiste à l’élection présidentielle a accusé l’industriel de « complicité de crimes de guerre » en raison du maintien de ses activités en Russie.
« C’est gravissime, c’est une insulte », a affirmé le PDG de TotalÉnergies, Patrick Pouyanné, au micro de RTL. Il estime qu’il n’a pas à « décider tout seul » d’arrêter ses activités, quand les gouvernements européens eux-mêmes ne prononcent pas d’embargo sur le pétrole et le gaz russes. Et de poursuivre : « M. Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j’observe, c’est que ça le fait baisser dans les sondages ; il ferait mieux de s’occuper de sa campagne et d’arrêter de nous insulter ! »
Mais le représentant d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) n’en démord pas. « Total sait parfaitement les crimes de guerre qui sont perpétrés en Ukraine, a-t-il déclaré le 24 mars sur le plateau de Franceinfo. Il sait parfaitement que par ses activités, il contribue à financer des groupes très liés à cette guerre. Ça s’appelle une complicité de crimes de guerre. »
Deux jours plus tôt, le 22 mars, près d’un mois après l’invasion de la Russie en Ukraine, TotalÉnergies avait fini par annoncer qu’il mettait fin à l’achat de pétrole et produits pétroliers en provenance de Russie. « Au plus tard d’ici la fin de l’année », a-t-il précisé. Cette annonce ne concerne pas l’achat de gaz russe.