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Présidentielle

Cyril Dion, Assa Traoré, Cédric Herrou... leur choix pour le second tour

Montage.

Le 24 avril, date du second tour, approche. Que faire ? Dix-sept personnalités du mouvement social et écolo ont répondu à Reporterre. Beaucoup, dépités, glisseront un bulletin Macron pour faire barrage à Le Pen.

Voter Macron ou s’abstenir… Le second tour de l’élection présidentielle a placé les forces progressistes face à un dilemme. Entre un rejet profond de la politique néolibérale et brutale du président sortant, et le cauchemar d’un État gouverné par une extrême droite raciste et autoritaire, quelle voie tracer ? Reporterre a posé la question à des personnalités du mouvement écolo et social. Jean-François Julliard, Assa Traoré, Cédric Herrou, Cyril Dion, Alice Coffin, Nicolas Girod, Aurélie Trouvé, Teïssir Ghrab, Marine Tondelier,... Dix-sept militants et élus nous ont répondu. Pour beaucoup, la solution et l’espoir se trouvent dans la lutte, dès le 25 avril.


Cédric Herrou, soutien actif des exilés

Ce paysan dans la Vallée de la Roya (Alpes-Maritimes) a été poursuivi pour délit de solidarité.

« Dimanche, je ne voterai pas. Le barrage à tout prix, je ne le ferai pas. Chez les précaires, dans la Vallée de la Roya, on vit la violence depuis longtemps. On s’est pris le changement climatique en pleine gueule avec la tempête Alex et une sécheresse énorme, et tout le monde s’en branle. Je suis allé en prison et en procès pour avoir tenté de secourir des personnes en détresse, qui subissent la gestion raciste des migrations. Le soir de Noël, je suis allé chercher une mineure isolée de 15 ans à Vintimille, en danger parce qu’elle avait été reconduite en Italie par l’État français. On vit dans une société bizarre, où l’on préfère sauver les chats abandonnés en Ukraine que les humains. Et j’ai de l’empathie pour les chats. Avec Emmanuel Macron, l’extrême droite est déjà au pouvoir depuis cinq ans. Même si la dynastie Le Pen n’y arrive pas, ses idées se banalisent peu à peu au plus haut niveau de l’État. Peut-être qu’on a besoin d’une douche froide ? Et je ne suis pas un neuneu naïf, je reçois des menaces de l’extrême droite tous les jours. Je n’irai pas voter mais les fourches sont prêtes. Que le chemin se fasse sans moi, et s’il doit me rattraper, il me rattrapera. Si je dois aller chercher un gamin en danger, j’irai, et puis c’est tout. Peu importe ce que ça implique. »

Assa Traoré, du collectif Justice pour Adama

Elle est la figure de la lutte contre les violences policières en France.

« Dimanche, je ferai mon devoir de citoyenne, mais mon choix m’appartient, je ne veux orienter personne. Mais je veux dire que cela fait quinze ans qu’on nous dit de faire barrage à l’extrême droite, quinze ans qu’on a cette injonction, mais on a laissé monter l’extrême droite depuis quinze ans. Nous, au Comité Adama, on n’a cessé de s’y opposer, et on a pris des coups pour cela. La question que l’on doit se poser est comment marche la démocratie pour qu’on en soit toujours là, avec un système qui tourne sur lui-même. Le peuple est piégé, il est utilisé comme instrument au dernier moment, mais en fait, il ne choisit pas vraiment qui va le gouverner. Le président n’est plus l’expression du peuple. »

En juin 2020 à Paris, des dizaines de milliers de personnes étaient réunies pour rendre hommage aux victimes de violences policières. © NnoMan Cadoret/Reporterre

Cyril Dion, écrivain, réalisateur et militant écologiste

Il a réalisé le film Demain avec Mélanie Laurent et était le garant de la convention citoyenne pour le climat.

« Je vais voter contre Le Pen, en utilisant le vote Macron. L’abstention est trop dangereuse. Ne pas se salir les mains, c’est prendre le risque de laisser Le Pen aux responsabilités. Le « ni Macron ni Le Pen », on peut se raconter cette histoire, mais elle n’existera pas. L’un des deux sera élu. Et le programme de Le Pen est infiniment pire sur l’écologie, infiniment plus rétrograde sur le reste. Trop de gens vont souffrir, à commencer par les personnes voilées [1], celles qui seront reconduites aux frontières.

Pour autant, je ne suis pas dupe sur Macron et les engagements qu’il a pris ces derniers jours avec son Premier ministre en charge de la planification écologique. Je ne crois pas qu’il ait vu la lumière, il cherche surtout à récupérer l’électorat de gauche. J’espère que nous aurons l’occasion de voter massivement, ensuite, pour des listes de gauche/écolo unies aux législatives, pour construire un rapport de force à l’Assemblée nationale et le contraindre à l’action. Le Giec nous l’a rappelé avec son dernier rapport : on n’a plus le choix. »


Teïssir Ghrab, militante au sein du mouvement climat

Militante du mouvement citoyen Alternatiba et chargée de campagne pour l’ONG Le mouvement.

« Contrairement à 2017, oui je vais voter pour ce second tour, contre l’extrême droite. C’est la première fois que j’ai aussi peur de voir le fascisme arriver au pouvoir et je ne peux pas me résoudre à me dire qu’un gouvernement Macron et un gouvernement Le Pen ça serait la même chose. Un gouvernement Le Pen serait une menace immense pour les personnes racisées, comme moi, pour les migrants, pour le droit des femmes et pour les personnes LGBTQIA+ [2]. Il remettrait en cause toutes nos institutions démocratiques pour mettre en place son projet climaticide et antisocial.

La grande perdante de ce second tour, ce sera la planète

La grande perdante des résultats de ce second tour, ce sera aussi la planète, dans les deux cas, nous assisterons à un recul énorme sur la lutte pour préserver le climat. Le Giec nous a rappelé que nous avions trois ans pour espérer garder une planète vivable, force est de constater que nous allons perdre encore cinq ans. Je pense cependant qu’il y a une lueur d’espoir : celle de la résistance citoyenne, le gouvernement de ces cinq prochaines années devra faire face à une mobilisation citoyenne forte, unie et organisée. »

La plus grande action jamais menée en France contre le trafic aérien : à l’appel d’Alternatiba et ANV-COP21, des centaines de militants ont « marché sur les aéroports » partout dans le pays (ici, à Orly), en octobre 2020. © Alexandre-Reza Kokabi/Reporterre

Marine Tondelier (EELV), élue d’opposition dans une ville RN

Elle siège au conseil municipal d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), ville dirigée par le Rassemblement national depuis 2014.

« Je voterai Macron, sans hésitation, mais sans soutien pour son projet. Juste pour battre Le Pen. Je suis élue d’opposition à Hénin-Beaumont, depuis 2014. Cette ville est devenue la vitrine du RN, qui cherche à y attirer le chaland en se montrant en bon gestionnaire, sans faire de vagues. Ce qui règne en arrière-cuisine n’est pas reluisant. Comme je l’ai montré dans mon livre Nouvelles du Front (éd. Les Liens qui libèrent), toute résistance aux idées du RN y est écrasée. J’ai recueilli des témoignages sur les intimidations orchestrées par le maire et son équipe, à l’encontre des employés municipaux, des militants associatifs, des opposants politiques et des journalistes... Ces gens ne supportent pas l’altérité. Je préfère être opposante aux réformes d’Emmanuel Macron, que résistante sous Marine Le Pen. »


Corinne Morel Darleux, ancienne femme politique, autrice et militante écologiste

« J’irai voter contre Marine Le Pen en utilisant le bulletin Emmanuel Macron. Par réflexe viscéral antifasciste, pour les exilés qui seraient les premiers à morfler et parce que j’ai vu fonctionner des dictatures. Avec l’arsenal sécuritaire et répressif mis en place durant le quinquennat, l’extrême droite au pouvoir signerait la mise à l’arrêt de nombreuses initiatives et résistances. On ne se rend pas compte en France de ce que veut dire militer de manière clandestine, et je ne crois pas à la génération spontanée de nouveaux militants qui sortiraient du bois. Parmi les nombreuses positions de syndicalistes et militants, quelqu’un a dit qu’il n’allait pas élire un président mais choisir son adversaire pour les cinq ans à venir. Ce sera mon cas. »


William Acker, juriste issu d’une communauté de Voyageurs

Il est l’auteur du livre Où sont les « gens du voyage » (éd. du Commun) lauréat du prix du Livre d’écologie politique.

« Je vais aller voter pour Emmanuel Macron sans gaité de cœur, dans l’optique de faire un vote barrage. Étant issu d’une minorité, je connais le risque qu’il y aurait à vivre sous Marine Le Pen. Il suffit de voir les déclarations des élus du Rassemblement national sur les gens du voyage.

Autour de moi, pas mal de personnes votent pour Marine Le Pen. C’est paradoxal car elle est héritière d’un courant politique qui a mis nos arrière-grands-parents dans des camps de concentration il y a quatre-vingts ans. Pour elle, l’existence des Voyageurs est une anomalie à contenir. Elle veut sanctionner et renforcer les contraintes administratives et pénales qui pèsent sur nous. Il y a aussi beaucoup d’abstention liée à une forme de désintérêt car aucun candidat ne s’adresse jamais à cette communauté. Comme si elle n’avait pas sa place dans le paysage politique, comme si elle n’avait pas voix au chapitre. »


Aurélie Trouvé, présidente du parlement de l’Union populaire

Ingénieure agronome, elle est ancienne porte-parole d’Attac.

« Marine Le Pen n’est pas Emmanuel Macron. J’irai voter en conséquence. Mais je comprends l’abstention et le vote blanc qu’il ne faut pas montrer du doigt. C’est la raison pour laquelle je me refuse à donner une consigne de vote. Je préfère m’adresser à l’intelligence des gens en leur rappelant la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la montée de l’extrême droite.

S’il est hors de question d’apparaître comme un soutien à l’actuel président, dont la politique est d’une violence sociale inouïe, celle de Marine Le Pen serait encore pire. Et il ne faut pas penser que sa victoire galvaniserait la gauche. Au contraire, elle va faire en sorte qu’il n’existe plus aucun contre-pouvoir. Je crois qu’il faut plutôt se projeter dans les élections législatives, qui seront en quelque sorte un troisième tour qui se jouera dans la rue et dans les urnes. »


Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement

« France Nature Environnement est une fédération d’associations qui a un rôle de contre-pouvoir. Nous sommes donc apartisans et ne donnons pas de consigne de vote. Mais nous pouvons donner des éléments d’éclairage. Emmanuel Macron a un bilan largement insuffisant pour l’écologie, sur la chasse, l’agriculture — avec la création de la cellule Demeter [une cellule de renseignement qui surveille les opposants à l’agriculture industrielle] par exemple. Malgré ses beaux discours d’entre-deux-tours, il n’est clairement pas à la hauteur. Mais Marine Le Pen, c’est pire : d’un point de vue environnemental et démocratique, elle est nulle et dangereuse. »


Alice Coffin, élue écologiste au conseil de Paris et militante lesbienne

Elle est l’autrice du Génie lesbien (Grasset, 2020).

« Je vais aller voter mais cela va être difficile de glisser dans l’urne le nom de quelqu’un que vous combattez au quotidien. D’ailleurs, je ne vote pas pour Macron mais contre l’extrême droite. Il existe un réel danger de mise à mort pour une partie de la population : les militantes et militants antifascistes, antiracistes et féministes. On l’a vu récemment avec le meurtre du rugbyman à Paris.

La question n’est pas juste de savoir qui va gouverner, c’est aussi celle du signal envoyé à des groupes violents qui se sentiraient autorisés à se déchaîner. Nos vies changeraient du jour au lendemain. Qu’on puisse arriver à cette situation en 2022 témoigne pour moi d’une faillite des partis de gauche et écologiques. »

Antoine Boudinet, membre des « Mutilés pour l’exemple »

Fin 2018, lors d’une manifestation des Gilets jaunes à Bordeaux, sa main droite a été arrachée par une grenade lacrymogène GLI-F4.

« J’ai décidé de m’abstenir. Par rapport à ma mutilation, j’aurais beaucoup de mal à voter Macron. Je n’appelle pas pour autant à l’abstention, et surtout pas à voter pour le Rassemblement national ! Celui qui votera Marine Le Pen n’a plus le droit de m’appeler camarade. Elle reste l’héritière d’un parti fondé par des nazis, qui promet plus de droits et d’impunité pour la police. Voter RN, c’est donner les pleins pouvoirs à une police dure.

La marche des mutilés pour l’exemple, en 2019, lors du mouvement des Gilets jaunes, visait à rendre visibles les blessures causées par la police. © Nnoman Cadoret / Reporterre

Alors oui, on a subi des mutilations et des tabassages sous Macron, mais avec Le Pen, ce sera pire. La solution ne viendra pas des politiques mais de mobilisations sociales très fortes, avec des blocages économiques. Le capitalisme est féroce, et on ne peut pas attendre cinq ans de plus avant un changement radical. »


Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne

« La Confédération paysanne l’a dit : ne laissons pas l’extrême droite arriver au pouvoir. À titre personnel, j’ai pas mal cheminé et j’irai mettre un bulletin Macron car je ne veux pas prendre le risque que Le Pen gagne. Son projet, en plus d’être antisocial et antiécologique, est raciste, xénophobe et encore plus autoritaire que le mandat de Macron. Sur l’agriculture, Mme Le Pen reprend certaines mesures qu’on pourrait croire sympathiques, presque proches des nôtres : protection économique vis-à-vis de l’Europe ou du libre-échange. Mais il s’agit d’un repli nationaliste et non pas d’une remise en cause du libéralisme économique et du productivisme agricole. En tous cas, quelle que soit l’issue du vote de dimanche, on sera mobilisés dès le lendemain, et dès le 1er mai, pour faire avancer des politiques sociales et écologiques à la hauteur des enjeux. »

Action des Soulèvements de la Terre : des militants franchissent le grillage devant l’usine de Bayer-Monsanto à Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, en mars 2022. © Laury-Anne Cholez/Reporterre

Vincent Liegey, chercheur et fervent défenseur de la décroissance

Il est l’auteur du livre La décroissance (Tana Éditions, 2021).

« Je compte voter Macron par dépit. Faisant partie des « privilégiés », je souhaite tout de même empêcher une prise de pouvoir de l’extrême droite afin de protéger les plus exposés aux risques de dérives fascistes. Je vis en Hongrie depuis une vingtaine d’années et je constate que le Premier ministre Viktor Orban a été réélu par l’Assemblée nationale il y a deux semaines pour quatre ans. Depuis ces douze dernières années sous son régime, un grand nombre de Hongrois ont quitté le pays. Beaucoup de gens qui avaient voté pour l’extrême droite dans une logique de sanction de la gauche le regrettent car il est très difficile à présent de faire sortir Orban du système politique. »


Annick Coupé, porte-parole de l’association altermondialiste Attac

« Dès le soir du premier tour, j’avais pris ma décision : je vais voter Macron. Si je m’abstenais et que Marine Le Pen était élue… je serais très mal. L’extrême-droite ne tolère pas les mouvements sociaux qui s’opposent à sa politique. Comment pourrions-nous continuer à nous mobiliser ? Avec le Rassemblement national au pouvoir, les personnes racisées, les femmes voilées, les personnes LGBT risquent de voir leur quotidien devenir un enfer. Il faut battre Mme Le Pen, et la battre franchement : ce n’est pas la même chose si elle fait 44 % ou 48 %… plus son score sera haut, plus les réseaux d’extrême droite, racistes et brutaux, se sentiront confortés pour agir. Je vais donc voter Macron, mais je n’attends rien de lui. L’enjeu à présent, c’est de reconstruire des forces d’émancipation qui donnent envie à un maximum de personnes de se mobiliser. »


Xavier Capet, océanographe, chercheur au CNRS

« Je ne sais pas si je vais voter ou pas. Je vais me décider en fonction des sondages : un Macron qui passerait à 66 % et qui se sentirait les coudées franches serait très dangereux. S’il y a le moindre doute sur la marge d’erreur, je voterai Macron, je ne veux pas prendre le risque notamment pour les minorités qui seraient visées par Le Pen. Mais les outrances de Macron sont une mascarade intégrale : il est incapable de formuler un mea culpa sur la convention citoyenne pour le climat et surtout ne fait rien pour reprendre leurs propositions. Sur l’écologie, c’est juste du blabla. »

3 000 manifestants se sont opposés, en novembre 2021, aux projets de retenues d’eau géantes — les mégabassines — destinées à un petit nombre d’agriculteurs intensifs, dans les Deux-Sèvres. © Corentin Fohlen/Reporterre

Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace

« Je ne me prononcerai pas sur mon vote. Mais pour Greenpeace, le pire serait de voir arriver le Rassemblement national au pouvoir. Aucun des deux finalistes n’a un programme à la hauteur sur le climat. Le bilan d’Emmanuel Macron est clairement maigre et insuffisant. Mais Mme Le Pen nous ferait aller complètement à rebours de ce que préconise le Giec. Sur le démantèlement des éoliennes ou la levée des limitations de vitesse automobile, elle n’a rien compris : son discours flirte avec le climatoscepticisme. Cette élection présidentielle est une défaite pour le climat. »


Antoine Jean, éleveur dans le Nord à Nomain, membre de la Confédération paysanne

« Je suis indécis. Je n’ai jamais voté et ne voterai jamais extrême droite. Mais je n’attends rien du tout de Macron. Sur certains dossiers, comme celui des migrants à Calais, sa ligne avec Gérald Darmanin [ministre de l’Intérieur] me paraît proche de celle de Marine Le Pen. En 2002, toute la gauche avait appelé à voter Chirac contre Le Pen. Bilan, le lendemain de l’élection, José Bové était emprisonné. Chirac n’avait donné aucun gage à la gauche, le tempo était donné. Macron, c’est pareil. Il a tout fait pour que l’extrême droite arrive au second tour, il a joué avec le feu. Si je vote pour lui ce sera par solidarité avec les migrants et les plus pauvres. Ici, on parle très peu de politique. Le milieu rural a toujours été conservateur, voté à droite. Il y avait une forte mixité sociale jusqu’au milieu des années 1980. Maintenant, des cadres qui travaillent à Lille achètent les maisons trop cher, et les jeunes d’ici sont obligés d’aller se loger à la ville. À côté, à Orchies, ça vote RN. C’est une ville défavorisée qui a longtemps eu un maire communiste. Je ne m’explique pas cela. »


Gwen Fauchois, activiste lesbienne féministe

Elle a été, dans les années 1990, vice-présidente d’Act Up-Paris, association de lutte contre le sida.

« Je n’ai pas de consignes de vote à donner, mais j’ai l’intention de voter Macron pour faire barrage à Le Pen. Si on se place d’un point de vue écologique, il n’y a aucune mesure en faveur de l’environnement dans aucun des programmes des deux candidats sortants. Idem pour les problématiques de santé liées à la pollution. Néanmoins, quand on voit qu’il existe un développement exponentiel du racisme en France, si l’extrême droite accède au pouvoir, je crains une légitimation de ces idéologies fascistes et un sentiment d’impunité face à des actes racistes de plus en plus fréquents. En plus du danger raciste et islamophobe de l’extrême droite, il y a celui touchant aux questions de genre et de minorités sexuelles. Marine Le Pen instrumentalise ces luttes à des fins racistes, alors que son parti a déjà voté de nombreuses fois contre les avancées des droits des femmes et des LGBTQI+. Les conditions de vie et de lutte vont en tous les cas être dures durant ce prochain mandat, mais les positions à défendre seront moins difficiles sous Macron que sous Le Pen. »

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