Dans le Jura, des saboteurs d’antennes-relais condamnés à de la prison ferme

Deux hommes de 39 et 58 ans, opposés au développement de la 5G en France, ont été condamnés à des peines de trois et quatre ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier, lundi 20 juillet 2020. Ils étaient poursuivis pour avoir détruit avec des cocktails molotov une antenne relais Orange 4 G à Foncine-le-Haut (Jura) en avril dernier. L’ensemble de l’équipement technique qui permettait la propagation du réseau mobile avait alors été dégradé et 1.500 personnes avaient été privées de portable pendant une semaine. Les deux hommes avaient aussi tenté de mettre le feu à un McDonald’s à Champagnole. Un mois plus tard, le 28 mai, ils étaient interpellés par les forces de l’ordre et placés en détention provisoire.
Au cours de l’audience, l’homme de 39 a déclaré que « manifester avec des pancartes et faire des pétitions, ça ne marche pas ». Il a revendiqué son geste et dénoncé la nocivité de la 5 G, qui serait, selon lui, dangereuse pour la santé et dont l’installation provoquerait la destruction d’arbres. La vue d’engins de chantier près de cette antenne-relais 4G, l’aurait mis « hors de lui », a-t-il expliqué. Trois pelleteuses et un chenillard auraient brûlé en plus de l’antenne-relais. Cependant, les travaux en cours correspondaient à la restauration d’une tourbière et non à l’installation d’un nouvel émetteur.
De son côté, le deuxième homme de 58 ans a nié avoir participé à cet incendie mais des traces de son ADN ont été retrouvées sur place par les enquêteurs. Il a par contre reconnu avoir tenté d’incendier le Mc Donald’s et indiqué vouloir « lutter contre la malbouffe ».
Les peines ont été particulièrement sévères puisque les deux prévenus vont aussi devoir payer plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts. Rien que pour l’antenne téléphonique, l’évaluation se chiffre à 60.000 euros selon France Bleu
La multiplication des incendies d’antennes relais en France et dans d’autres pays européens explique sûrement la dureté du verdict. Le site militant Dijoncter a appelé à « ne pas laisser ce procès se dérouler dans l’indifférence » . Pour l’instant, il n’a pas été précisé si les deux inculpés faisaient appel ou non de leur condamnation.
- Source : Reporterre
- Image : Le choc de Maskinonge