Des milliers de dauphins sont tués par des chalutiers pélagiques

Dans un communiqué de presse du mardi 27 février, l’association de défense des océans Sea Shepherd a lancé l´opération « Dolphin ByCatch » pour alerter sur le sort des dauphins le long des côtes françaises.
Sur les seules côtes de Vendée et Charente-Maritime, de janvier à mars, c’est une moyenne de 6.000 dauphins – et jusqu’à 10.000 d’après les estimations de l’observatoire Pelagis, basé à La Rochelle – qui sont tués par les chalutiers pélagiques pêchant en bœuf (filet traîné par deux chalutiers) et les grands chalutiers industriels à grande ouverture verticale. Soit bien plus que les massacres des îles Féroé et de la baie de Taiji au Japon combinés.
Ces navires pêchent principalement le bar, sur les zones de frayère et en pleine période de reproduction. Or, les dauphins, évoluant souvent avec les bars, se retrouvent pris au piège de filets pas suffisamment sélectifs. De là s’ensuit une lente mort par noyade. Quant aux dauphins remontés vivants, ils meurent des blessures infligées par les pêcheurs à bord des navires. Les cadavres échoués montrent des fractures du rostre, la queue et les nageoires sectionnées, des entailles profondes dues au filet. Des « captures accessoires » dans le vocabulaire de la pêche industrielle.
Une situation que dénonce l’observatoire Pelagis depuis plusieurs années. Un rapport de 2016 signé par le CNRS, Pelagis et l’université de la Rochelle, stipule clairement que la mortalité infligée aux dauphins par les bateaux de pêche met en péril la survie de la population à moyen terme.
Or, une grande opacité entoure ce massacre des dauphins. En effet, si la loi oblige en théorie les pêcheurs à déclarer leurs captures de dauphins, dans les faits, l’État n’a habilité aucun organisme à recevoir ces données, ce qui empêche tout suivi de la mortalité infligée aux mammifères marins par les chalutiers.
Source : Sea Shepherd