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Des polluants toxiques mal contrôlés à l’incinérateur d’Ivry-Paris

Les émissions de dioxines -- une famille de molécules toxiques -- autour de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII n’ont pas été mesurées pendant près de 7~000 heures entre 2020 et 2021.

La pollution de l’air en région parisienne est pire que ce que l’on pensait, selon une étude de l’ONG Toxicowatch, révélée par Le Monde. Les émissions de dioxines — une famille de molécules toxiques — autour de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII n’ont pas été mesurées pendant près de 7 000 heures entre 2020 et 2021. Une information inquiétante alors qu’il s’agit du plus grand incinérateur d’Europe, et est installé au cœur d’une métropole de 12 millions d’habitants.

Classées comme cancérogènes pour l’humain par le Centre national de recherche sur le cancer, les dioxines peuvent s’accumuler dans la chaîne alimentaire. Une étude de biosurveillance de février 2022 pointait notamment des teneurs importantes de ces molécules dans des œufs de poules élevés en plein air autour de l’incinérateur, sur les villes d’Ivry-Seine, d’Alfortville (Val-de-Marne) et de Paris. L’Agence régionale de santé avait recommandé de ne pas consommer ces œufs.

Lire aussi : En Île-de-France, les oeufs des poulaillers domestiques sont dangereux

Le Syctom, gestionnaire de l’installation, conteste ces chiffres. Il ne reconnaît que 563 heures d’indisponibilité sur les années 2020 et 2021.

Si ce chiffre est très éloigné de celui de ToxicoWatch, il contredit également l’affirmation du directeur général du Syctom. Suite à une étude, qui avait révélé des niveaux élevés près de l’incinérateur en février 2022, il avait déclaré, sur le plateau de BFMTV, que les niveaux mesurés étaient « systématiquement inférieurs et très inférieurs » aux normes et faisaient l’objet de « contrôles en continu 24 h sur 24 et 365 jours par an ».

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