De plus en plus de produits français labellisés commerce équitable

Des sachets de thé labellisés «commerce équitable» par l'association Max Havelaar. - © P-O. C. / Reporterre
Des sachets de thé labellisés «commerce équitable» par l'association Max Havelaar. - © P-O. C. / Reporterre
Durée de lecture : 3 minutes
Économie Agriculture AlimentationErratum : Max Havelaar n’est pas le premier label de commerce équitable à certifier des producteurs français. Avant lui, les labels World Fair Trade Organization, Biopartenaire, Fair for life, Agriéthique France ou encore Bio équitable en France s’étaient déjà lancés dans l’aventure, depuis la loi sur l’Économie Sociale et Solidaire en 2014. Celle-ci a en effet doté le commerce équitable d’une définition légale, s’appliquant quelle que soit l’origine géographique des produits. Ainsi, en 2021, le chiffre d’affaires des filières françaises du commerce équitable pesaient 707 millions d’euros, contre 1,33 milliard d’euros pour les produits des filières internationales vendus dans l’Hexagone.
Article du 12 mai 2022 :
Des produits labellisés « Commerce équitable », venus non pas de l’autre bout de la Terre mais du patelin d’à côté… Telle est la nouveauté de l’association Max Havelaar, branche de Fairtrade International. À l’occasion de la Quinzaine du commerce équitable, qui se déroule du 7 au 22 mai, des produits français se sont vus attribuer pour la première fois le label vert et bleu, gage notamment d’une juste rémunération des producteurs. « Selon l’Insee, 26 % des agriculteurs et agricultrices français vivaient sous le seuil de pauvreté en 2019, explique l’association dans un communiqué de presse. Parce que dans nos produits du quotidien cohabitent lait et vanille, blé et pépites de chocolat, la démarche bénéficiera donc à tous les agriculteurs, ici et là-bas. »
Les premiers acteurs à obtenir cette certification de Max Havelaar sont les Maîtres Laitiers du Cotentin, une coopérative rassemblant plus d’un millier de producteurs sur 680 exploitations. Dès le début du mois de juin, deux références viendront donc garnir les rayons des supermarchés, les cantines scolaires ou encore les hôpitaux : un fromage blanc à la vanille de Madagascar et un fromage blanc au sucre de canne, tous deux au lait du Cotentin. « C’est un projet gagnant-gagnant, témoigne Noël Datin, l’un des éleveurs concernés. Les attentes d’un paysan qu’il soit à Madagascar ou en Normandie sont absolument les mêmes : vivre dignement de son métier et être fier de son produit. »
Pour rompre avec la détresse agricole, engendrée par une constante pression à la baisse des prix et une spéculation sur les marchés internationaux toujours plus forte, l’ONG Max Havelaar s’est reposée sur une « méthode inédite de fixation du prix équitable ». Celle-ci prend en compte les rendements, la qualité des prairies, du réseau de collecte du lait et les situations particulières des paysans, le tout au niveau local, de manière à déterminer un prix minimum garanti par région. Par ailleurs, la traditionnelle prime de développement « aidera dans l’Hexagone à lutter contre la déprise agricole, la détresse sociale, ou servira à investir dans la transition écologique », rapporte l’association.