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Dissolution des Soulèvements de la Terre : le gouvernement temporise

Les Soulèvements de la Terre étaient co-organisateurs de la mobilisation antibassines dans les Deux-Sèvres.

Un peu de répit pour Les Soulèvements de la Terre. La dissolution du collectif écologiste devait pourtant être annoncée jeudi 13 avril. « Il n’en a pas été question ce matin en Conseil des ministres car il faut instruire le dossier avant de prononcer une dissolution, ça prend un peu de temps », a répondu le porte-parole Olivier Véran à un journaliste. « J’aimerais interpréter cela comme un retour à la raison de la part du gouvernement », a réagi, auprès de Reporterre, Aïnoha Pascual, l’une des avocates du collectif. Il y avait « des problèmes juridiques et un vrai problème de preuve quant à la matérialité des faits reprochés et leur imputabilité au mouvement des Soulèvements de la Terre. »

La décision d’engager cette dissolution avait été annoncée le 28 mars par Gérald Darmanin, deux jours après le rassemblement de Sainte-Soline contre les mégabassines.

Les Soulèvements de la Terre étaient organisateurs de l’évènement dans les Deux-Sèvres avec la Confédération paysanne et le collectif Bassines non merci. « Violences répétées, attaques contre les forces de l’ordre, appels à l’insurrection… Les Soulèvements de la Terre ont encore montré à Sainte-Soline la menace qu’ils représentent », prétendait alors le ministre de l’Intérieur devant l’Assemblée nationale.

80 000 personnes ont signé un appel en soutien aux Soulèvements

Cette accusation a suscité des indignations de toute part. Plus de 80 000 personnes ont signé l’appel à rejoindre le mouvement, dont de nombreuses personnalités, telles que l’écrivaine Annie Ernaux, prix Nobel de littérature, l’anthropologue Philippe Descola, le réalisateur Ken Loach, le philosophe Noam Chomsky ou encore l’actrice Adèle Haenel. Certaines ont participé à la soirée de soutien organisée par plusieurs médias indépendants, dont Reporterre, le 12 avril, veille de la dissolution officielle.

Lire aussi : Dissolution des Soulèvements de la Terre : tout n’est pas encore fini

« En présentant les militants comme des ennemis de la République, il se dédouane des dommages et peut-être des morts causés par ces affrontements », a dit à Reporterre Julien Talpin, sociologue au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et membre de l’Observatoire des libertés associatives. Serge, militant présent à Sainte-Soline, est en effet encore entre la vie et la mort après avoir été touché par une grenade lancée par les forces de police.

En octobre dernier, à l’occasion d’une première manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline, Gérald Darmanin avait qualifié les militants d’« écoterroristes ».

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