EXCLUSIF - Ségolène Royal : « Les Mille Vaches ne sont pas notre modèle agricole »

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Agriculture Mille Vaches et fermes-usinesPour Mme Royal, « les Mille vaches ne sont pas notre modèle économique ni écologique. Ce n’est pas notre modèle énergétique ».
C’était le trente juillet dernier. La ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, présentait à l’Elysée le projet de loi sur la transition énergétique, en compagnie de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement.
Dans la transition énergétique, il y a la méthanisation. Et dans la méthanisation, une question : la ministre a-t-elle l’intention de plafonner la puissance de ces méthaniseurs, ou pas ? Comme il s’agit d’une technique produisant de l’énergie à partir de rebuts agricoles, la puissance de ces installations peut avoir une grande importance sur la structuration de l’activité paysanne.
Et logiquement, du plafond des méthaniseurs, on est conduit à s’interroger sur la ferme-usine des Mille vaches. C’est donc la question qu’a posé Reporterre à Mme Royal : « Il n’y a pas de plafond de puissance dans la loi. Est-ce que cela veut dire que vont se multiplier des installations industrielles telles que la ferme-usine des Mille vaches, près d’Abbeville ? »
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Réponse de Mme Royal : « Les Mille vaches, ce n’est pas notre modèle. Ce n’est pas notre modèle économique, ni notre modèle écologique, voilà. Et donc on va regarder effectivement comment on peut... d’abord Stéphane Le Foll l’a déjà fait dans la loi sur l’avenir de l’agriculture pour qu’il soit bien clair que ce n’est pas notre modèle énergétique ».

- Ségolène Royal -
Il reste à la ministre de l’Ecologie à mettre ses actes en accord avec ses paroles, et à peser pour que le projet de ferme-usine des Mille vaches soit ré-examiné sereinement.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le promoteur du projet, M. Ramery, a tenté le coup de force en amenant sur place près de cent cinquante vaches. Depuis, la mobilisation s’est faite à l’initiative de l’association Novissen et de la Confédération paysanne, pour tenter de bloquer l’arrivée de nouveaux animaux et la sortie du lait.
« Pour l’instant, nous empêchons les camions et les bovins d’entrer ou de sortir du site mais nous laissons passer le personnel. Si d’ici à lundi soir, le promoteur de la ferme, Michel Ramery, ne s’engage pas par écrit à limiter à 500 le nombre de vaches laitières, le blocage deviendra total », a déclaré le président de l’association locale d’opposants Novissen, Michel Kfoury, entouré d’une vingtaine de militants.

- Laurent Pinatel -
Pour Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, interrogé samedi 13 septembre par Reporterre, il faut « un grand débat citoyen et parlementaire sur l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation » pour savoir si l’on veut faire « l’’alimentation des citoyens dans des usines ou dans des fermes ». Il demande une table ronde avec la préfecture, pour que « soit gravée dans le marbre qu’il n’y aura jamais mille vaches dans cette usine ».
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