En Amazonie, les journalistes toujours menacés

66 atteintes à la liberté de la presse ont été recensées par RSF en un an. - CC BY-SA 2.0 / Ibama / Flickr via Wikimedia Commons
66 atteintes à la liberté de la presse ont été recensées par RSF en un an. - CC BY-SA 2.0 / Ibama / Flickr via Wikimedia Commons
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Des assassinats, des agressions, des menaces contre des défenseurs de l’environnement en Amazonie… Reporters sans frontières (RSF) a publié jeudi 21 septembre un rapport sur les atteintes à la liberté de la presse en Amazonie brésilienne. L’association a mis en place un observatoire de ces violences.
Bilan : entre juin 2022 et juin 2023, 66 cas d’atteintes à la liberté de la presse ont été recensés dans les neufs États de l’Amazonie brésilienne. Celles-ci peuvent prendre la forme d’intimidations (parfois sous la forme d’agressions physiques), de dégradations de matériel, de menaces de mort ou encore de poursuites judiciaires abusives.
La région concentre la majorité des violences envers les journalistes dans le pays. Ces dix dernières années, sur 300 défenseurs de l’environnement assassinés au Brésil pour des raisons liées aux questions écologiques, 8 sur 10 l’ont été en Amazonie, affirme RSF.
« Nous avons toujours une cible dans le dos »
« L’urgence d’agir, notamment pour freiner la déforestation, qui passe nécessairement par une information libre et plurielle, se heurte aux intérêts économiques de nombreux acteurs », souligne RSF.
« Il est impossible de faire un reportage en Amazonie sans subir une certaine forme de menace, d’intimidation ou de persécutions. En tant que journalistes, nous avons toujours une cible dans le dos », explique le journaliste indépendant Francisco Costa dans le document.
Autocensure
Les journalistes sont également confrontés à des interventions sur les contenus diffusés, car certains grands groupes de médias sont possédés par des politiques ou leurs proches. « La situation d’insécurité dans la région, associée à des pressions politiques et économiques, crée des conditions qui poussent les journalistes à l’autocensure », explique RSF.
RSF recommande notamment le développement des politiques de prévention et de protection des journalistes et la promotion de médias pluralistes et financièrement viables.