Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefAgriculture

Guerre en Ukraine : les élevages français risquent la pénurie d’aliments non-OGM

Un champ de soja aux États-Unis, où l'essentiel de la production est OGM.

Les animaux de ferme français seront-ils obligés de se nourrir d’OGM (organismes génétiquement modifiés) à cause de la guerre en Ukraine ? Les aliments — soja, colza, tournesol — non-OGM sont de plus en plus rares et chers depuis le début du conflit, relate Ouest-France le jeudi 28 avril.

Le soja non-OGM d’Europe de l’Est, et notamment de Russie, n’arrive plus. Un de ses principaux substituts, le tourteau de tournesol HiPro (riche en protéines) ukrainien, non plus. Et il existe peu de possibilités de reports du côté du Brésil — où moins de 2 % des surfaces cultivées en soja y sont non-OGM — et en Inde — qui a connu de mauvaises récoltes. « Pour l’instant, nous sommes parvenus à obtenir du soja non-OGM au Nigeria pour compenser le manque de disponibilité du soja russe, mais nous naviguons vraiment à vue, quasiment de mois en mois », a expliqué au quotidien Laurent Houis, président de l’entreprise nantaise Solteam (groupe Avril).

De 80 à 300 € la tonne

Conséquence de cette rareté, les prix des aliments non-OGM flambent. La prime non-OGM du soja est ainsi passée de 80 à 300 euros la tonne en 18 mois, selon Hervé Vasseur, président de l’association des fabricants d’aliments pour animaux de Bretagne Nutrinoë.

Cette crise de l’approvisionnement pourrait compromettre la montée en gamme de certains labels. Actuellement, 70 % des Label rouge et certaines indications de qualité telles que lait de Bel, porc Opale et Roquefort garantissent une alimentation non-OGM dans leur cahier des charges. L’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) voulait étendre cette exigence à tous les Label rouge. Pour les volailles et les œufs de chair, cette obligation devait entrer en vigueur fin mars. Mais les producteurs de poules pondeuses ont déjà demandé un moratoire de douze mois, peut-être dix-huit, à l’administration, indique Ouest-France. Un report qui pourrait se transformer en abandon pur et simple : « Certains acteurs historiques envisagent désormais de basculer vers du soja non déforestant », observe le quotidien.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende