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En brefOcéans

Haute mer : un accord historique aux contours flous

Les moyens concrets déployés n'ont pas encore été dévoilés.

Enfin. Après quinze ans de préparation, dont quatre de négociations, les États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) semblent s’être mis d’accord pour protéger la haute mer, cette vaste étendue d’eau salée située hors des zones économiques exclusives (et donc de la juridiction) des pays. Située à plus de 370 kilomètres des côtes, elle représente deux tiers des océans, mais ne bénéficiait jusqu’à présent d’aucune protection. Laura Meller, chargée de campagne océans pour Greenpeace Nordic, a salué dans un communiqué un traité « historique » pour la conservation des océans.

Le contenu précis de ce texte reste cependant encore mystérieux. Il ne sera rendu public qu’une fois traduit dans les six langues officielles de l’ONU. Selon le secrétaire d’État français chargé de la mer, Hervé Berville, interrogé par Libération, il ouvrirait la voie « à plusieurs avancées essentielles » : la possibilité de créer des aires marines protégées en haute mer à la majorité, l’obligation pour les États d’évaluer les conséquences environnementales de toute nouvelle activité en haute mer, ainsi que le partage des bénéfices issus de l’exploitation du matériel génétique d’origine végétale, animale ou microbienne qui y sera collecté. Ces ressources, qui n’appartiennent à personne, intéressent fortement les secteurs de la médecine, de la chimie et de la cosmétique. Les pays en développement, qui n’ont pas les moyens techniques et financiers pour les exploiter, craignaient que les États plus riches absorbent les revenus tirés de leur commercialisation.

Dimanche 5 mars, Sea Shepherd appelait à ne pas se réjouir trop vite : « Nous attendons de voir les moyens concrets déployés et la nature des accords conclus cette nuit avant de sabrer le champagne », a tweeté l’association. Avant d’entrer en vigueur, le texte devra être ratifié. Un processus qui peut prendre plusieurs années. La question de l’exploitation des ressources minérales, qui fait actuellement l’objet de tractations spécifiques au sein de l’Autorité internationale des fonds marins, est par ailleurs exclue de cet accord. Elle représente pourtant une menace immense pour la biodiversité.

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