Île-de France : 1 décès sur 10 causé par la pollution de l’air

Pollution de l'air à Paris, en 2016. - Flickr/CC BY 2.0/Jeanne Menjoulet
Pollution de l'air à Paris, en 2016. - Flickr/CC BY 2.0/Jeanne Menjoulet
La pollution de l’air tue au quotidien. En Île-de-France, 7 900 décès prématurés pourraient être évités chaque année si les seuils de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) étaient respectés, indique une étude d’AirParif et de l’Observatoire régional de santé (ORS), publiée le 10 février. En 2019, cette pollution était responsable de près de 1 décès sur 10 dans la région la plus peuplée de France.
Depuis dix ans, la qualité de l’air s’est améliorée, mais cela reste insuffisant, précise l’étude. « L’exposition à la pollution de l’air favorise le développement de pathologies chroniques graves, en particulier des pathologies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers. Cela se traduit par une augmentation de la mortalité, une baisse de l’espérance de vie et un recours accru aux soins », rappellent ses auteurs. En Île-de-France, la pollution de l’air tue quasiment autant que le tabagisme (10 000 morts) et quatre fois plus que l’alcool.
Tous les Franciliens sont exposés
La concentration excessive de particules fines PM2,5 est celles qui a le plus d’impact sur la santé. Émis par le chauffage urbain et le trafic routier, ce polluant a causé la mort de 6 220 personnes en 2019, selon l’étude. Quant au dioxyde d’azote (NO2), émis par les véhicules diesel, 3 680 personnes sont décédées après une exposition prolongée. [1] Pour la première fois, les scientifiques ont également évalué le nombre de morts liés à l’ozone (O3), un polluant secondaire émis principalement l’été sous l’effet du rayonnement solaire : ils sont de l’ordre de 1 700.

Tous les Franciliens sont exposés à des concentrations de polluants qui excèdent les seuils de l’OMS. Les concentrations de NO2 dépassent jusqu’à huit fois les recommandations de l’institution, notamment à proximité du périphérique, et jusqu’à trois fois pour les PM2,5. Concernant l’ozone, les niveaux fixés par l’OMS sont dépassés 1 jour sur 4 entre avril et septembre.
« La lutte contre la pollution de l’air est une mesure de santé publique particulièrement pertinente et efficace », soulignent les auteurs de l’étude. Entre 2010 et 2019, le nombre annuel de décès attribuables à l’exposition prolongée aux particules fines PM2,5 a baissé de 40 %. « Cela correspond à un gain moyen d’espérance de vie de près de huit mois en moyenne par habitant en Île-de-France. »