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6 mai 2019Le mercredi 1er mai, une militante espagnole enceinte a été interpellée et placée en garde à vue, selon le Collectif droit des femmes et le collectif de photojournalistes La Meute. Elle portait un grand bouclier peint en violet annonçant : « Je suis une utopiste pacifique, cela ne sert qu’à me protéger, je ne vous attaquerai pas. » Ce bouclier a été considéré par des policiers comme une « arme par destination ». À la sortie de sa garde à vue, elle a été transférée vers le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Libérée dimanche, sans poursuites, Camelia est désormais menacée d’expulsion.
Son avocate, Norma Jullien Cravotta, a précisé à Libération que la préfecture de police lui a délivré « une obligation de quitter le territoire français sans délai assortie d’une interdiction de circulation sur le territoire français de 24 mois ». Argument invoqué : le jeune femme serait « une charge déraisonnable pour l’État français et une menace à l’ordre public », selon l’avocate. Pourtant, Camelia vit en France depuis 2002, occupe un poste en CDI depuis 2017 et son compagnon est français. Son enfant à naître sera lui aussi français.
En outre, le parquet a classé « sans suite » les poursuites, et le juge des libertés a ordonné sa remise en liberté immédiate. « La décision de placement en rétention ayant été déclarée irrégulière », explique Libération. Sortie du centre de rétention dimanche après-midi, Camelia attend à présent le jugement concernant son interdiction de territoire, selon le Collectif droits des femmes.
Les journalistes de Reporterre avaient rencontré Camelia le samedi 16 mars dernier, au matin, à l’occasion d’une manifestation des Gilets jaunes sur les Champs-Élysées. Elle allait rallier la Marche du siècle. « Gilets jaunes et écologie ont le même ennemi : le capitalisme et cette poignée de personnes qui profitent de façon court-termiste, avait-elle dit. Le colibri a beau faire des efforts pour éteindre les flammes, il faut s’occuper de l’origine de l’incendie. »