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La pollution de l’environnement cause plus de morts dans le monde que le Covid

Les Nations unies ont publié mardi 15 février un rapport alarmant sur la pollution de l’environnement. Selon ce document, « la pollution et les substances toxiques sont à l’origine d’au moins 9 millions de décès prématurés par an, soit deux fois plus que la pandémie de Covid-19 au cours de ses dix-huit premiers mois. À l’échelle mondiale, un décès sur six est lié à des maladies causées par la pollution, soit trois fois plus que les décès dus au sida, au paludisme et à la tuberculose réunis et 15 fois plus que ceux imputables à l’ensemble des guerres, meurtres et autres formes de violence. »

Le texte a été rédigé par David Boyd, rapporteur spécial sur la question des obligations relatives aux droits de l’Homme se rapportant aux moyens de bénéficier d’un environnement sûr, propre, sain et durable, dans le cadre de la session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, qui doit s’ouvrir le 28 février.

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Le rapport s’inquiète de l’accélération de cette contamination de l’environnement mondial : « Si une poignée de substances toxiques ont été interdites ou sont en passe de l’être, la production, l’utilisation et l’élimination de produits chimiques dangereux continuent d’augmenter rapidement. Des centaines de millions de tonnes de substances toxiques sont rejetées chaque année dans l’air, l’eau et le sol. La production de produits chimiques a été multipliée par deux entre 2000 et 2017, et devrait encore doubler d’ici à 2030 puis tripler d’ici à 2050. »

Des régions si polluées qu’on les appelle des « zones sacrifiées »

Outre la pollution des écosystèmes, cet essor de l’industrie chimique a conséquences. D’une part, il « aggrave l’urgence climatique en consommant plus de 10 % des combustibles fossiles produits dans le monde ». D’autre part, la pollution qu’il entraîne frappe particulièrement les populations les plus pauvres : « Cette intoxication affecte de manière disproportionnée les individus, groupes et communautés qui sont déjà en proie à la pauvreté, à la discrimination et à la marginalisation systémique. (…) Certaines communautés vivent dans des zones où l’exposition à la pollution et aux substances toxiques est si extrême que l’on parle de “zones sacrifiées”. » Il s’agit d’endroits où les niveaux de pollution sont tels qu’ils ont « des effets dévastateurs sur la santé physique et mentale des résidents ».

Principaux responsables de cette situation dramatique : les grandes entreprises, qui ne respectent pas les règles de protection de l’environnement, et les États, qui les laissent faire. Pourtant, depuis le 8 octobre 2021, le droit à un environnement propre, sain et durable a été consacré pour la première fois au niveau mondial par le Conseil des droits de l’Homme.

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