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Le changement climatique rend les océans plus bruyants

La pollution sonore provoquée par les navires pourrait être cinq fois plus forte dans certaines parties de l’océan d’ici la fin du siècle.

Nos émissions de gaz à effet de serre rendent-elles l’océan plus bruyant ? C’est ce que suggère une équipe de chercheurs dans une étude publiée le 10 octobre dans la revue scientifique PeerJ. Leurs résultats ont été obtenus grâce à un modèle mathématique. Ils suggèrent qu’en cas de réchauffement modéré à sévère du climat (les scénarios SSP2-4.5 et SSP5-8.5), la pollution sonore provoquée par les navires pourrait être cinq fois plus forte dans certaines parties de l’océan d’ici la fin du siècle. La faute à l’acidification de l’océan et à la perturbation des courants océaniques.

En plus d’entraver la production des coquilles et des squelettes des animaux marins, l’acidification de l’océan diminue sa capacité d’absorption du son aux fréquences inférieures à 10 kilohertz (kHz), expliquent les chercheurs. En dessous de 500 hertz (Hz), l’absorption du son pourrait diminuer de 40 %. Cela devrait permettre au son de se déplacer plus aisément dans l’eau.

La modification des courants marins, et notamment de la circulation méridienne de retournement atlantique (ou « Amoc »), devrait également affecter le paysage sonore des poissons, dauphins et autres créatures océaniques. Les scientifiques anticipent que le ralentissement de cette circulation océanique — probablement dû (en partie) à la fonte de la glace continentale —, pourrait créer un « tunnel » sonore dans les 200 premiers mètres sous la surface de l’eau. Ce tunnel devrait permettre aux bruits générés par les navires de se propager sur de longues distances, supérieures à 500 kilomètres. 

Dans les régions les plus affectées, comme l’Atlantique Nord, le bruit pourrait augmenter de 7 décibels jusqu’à 200 mètres de profondeur. Une catastrophe pour la vie marine : « En l’absence d’une bonne visibilité sous-marine, les poissons et les mammifères marins communiquent principalement grâce au son, a expliqué dans un communiqué l’océanographe Luca Possenti, l’auteur principal de cette étude. Si les poissons ne peuvent plus entendre leurs prédateurs, ou si les baleines ont davantage de mal à communiquer entre elles, cela affectera l’écosystème dans son ensemble. »

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