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Luttes

Le 17 avril, une vingtaine d’actions contre la « réintoxication du monde »

La troisième édition des mobilisations contre la « réintoxication du monde » aura lieu samedi 17 avril. Plus d’une vingtaine d’actions sont prévues dans toute la France afin de protester contre les projets inutiles et imposés.

En Loire-Atlantique contre l’extraction de sable, à Paris face aux projets liés aux Jeux olympiques, dans les Hautes-Alpes contre un golf, en Gironde contre un projet de plateforme logistique, dans le Morbihan pour dire stop aux fermes-usines, dans le Pas-de-Calais pour faire obstacle à un projet de zoo tropical… Plus d’une vingtaine d’actions sont prévues samedi 17 avril pour la troisième édition de la lutte Agir contre la réintoxication du monde.

Pour beaucoup de collectifs — dont la plupart sont inscrits sur la carte des luttes réalisée par Reporterre —, c’est l’occasion de se retrouver, malgré les contraintes liées au confinement. Certains ont d’ailleurs connu des déboires pour obtenir l’autorisation de manifester, comme le collectif Stop Terra 2, qui lutte contre une plateforme logistique à Saint-Sulpice-la-Pointe, dans le Tarn. La mairie avait en premier lieu émis un avis défavorable au rassemblement, avant d’envoyer le récépissé d’autorisation lundi 12 avril.

« Nous avons contacté des avocats qui nous ont confirmé qu’il n’était pas interdit de sortir de la zone des dix kilomètres pour se rendre à une manifestation. Mais les préfectures peuvent jouer sur le fait que les gens ne sont peut-être pas encore très au courant de cela », explique Antoine [*], membre du collectif Agir contre la réintoxication du monde.

En effet, selon le décret gouvernemental du 2 avril, les déplacements doivent s’effectuer dans les limites de son département de résidence ou dans un rayon de 30 kilomètres, sauf lorsqu’ils concernent les manifestations sur la voie publique. Ainsi, les militants pourront participer aux événements sans craindre une amende. Ils devront toutefois se munir d’une attestation, sur le modèle de celle diffusée par la Ligue des droits de l’Homme.

Manifestation contre la « réintoxication du monde », le 17 juin 2020, au Carnet (Loire-Atlantique).

Blocages et occupations

Cette date du 17 avril avait été décidée en novembre 2020, lors de la seconde vague d’actions. « On ne pouvait pas savoir qu’on serait de nouveau confinés », soupire Antoine. Pour la première fois, les mobilisations auront lieu le week-end. « Notre idée de base était de faire des actions en semaine afin de pousser à des blocages et à des occupations d’industries. Mais les organiser le samedi nous permettra sans doute d’attirer plus de personnes. Et cela fait aussi écho à la Journée internationale des luttes paysannes, qui a lieu le même jour. »

Le combat pour la préservation des terres agricoles est l’objet d’un autre collectif, baptisé Les Soulèvements de la terre. Les membres ont déjà organisé plusieurs événements : à Besançon pour défendre le jardin des Vaîtes menacé de bétonnage, ainsi qu’à Rennes contre le projet d’extension du stade de foot sur l’espace naturel de la Prévalaye.

Action contre Amazon au pont du Gard, le 17 juin 2020.

Si les organisateurs sont plus ou moins les mêmes que pour les actions contre la « réintoxication du monde », leur but est différent. « Les Soulèvements de la terre concernent un enjeu plus spécifique autour de la question du foncier et de l’accaparement des terres par l’agro-industrie, de l’artificialisation et de l’empoisonnement des sols, explique Antoine. Nous voulions lancer des occupations qui ne soient pas que symboliques, avec la volonté de rester pour établir un rapport de force. »

Les actions contre la « réintoxication du monde » sont plus hétérogènes, tant dans les cibles que dans les modes d’action. Elles ont été lancées en mai 2020, à l’époque où beaucoup parlaient du « monde d’après ». « Il existait un moment de lucidité partagé sur le fait que ce n’était plus possible de continuer à produire, à consommer et à vivre comme avant. L’enjeu était de concrétiser ces analyses et de les traduire en actions », poursuit Antoine.

Près douze mois plus tard, l’épidémie de Covid-19 tue toujours et nous subissons un troisième confinement. Pourtant, Antoine estime que l’élan d’espoir n’a pas disparu. « Même si les industriels ont repris leurs activités ; même si les lois demeurent insuffisantes et médiocres, beaucoup de gens nous écrivent pour rejoindre les actions. Bien sûr, nous sommes encore loin d’avoir abouti à une masse de personnes critique. Mais je suis sûr que les possibilités d’occupation de territoires menacés par les projets d’artificialisation ne sont pas mortes. »

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