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Leur objectif atteint, les zadistes des Alpes lèvent le camp

Le projet mis en pause forcée par les zadistes vise à ajouter un troisième tronçon au téléphérique qui part du village de La Grave, en contrebas, et amène les touristes jusqu’au pied du glacier, à 3 200 mètres.

Les zadistes quittent le glacier de la Girose, avec le sentiment du devoir accompli. Vendredi 13 octobre, les Soulèvements de la terre ont annoncé dans un communiqué le départ des activistes qui avaient dressé un camp à 3 400 m d’altitude, pour occuper et bloquer un chantier de construction de téléphérique sur le glacier de la Girose, dans les Hautes-Alpes.

« La neige arrive demain pour prendre le relai et bloquer après nous les travaux jusqu’au printemps », écrit le mouvement. L’interruption des travaux d’automne était, de fait, prévue le 14 octobre pour la pause hivernale. Depuis le 7 octobre, les militants occupaient le rognon rocheux où doit être érigé le pylône du projet controversé de troisième tronçon du téléphérique de La Grave-La Meije, empêchant le retour sur le site des ouvriers pendant toute la semaine.

Une quinzaine de personnes ont occupé le chantier pour empêcher les travaux. © Vincent Verzat / Reporterre

Pour la mairie de La Grave, qui soutient le projet, et l’entreprise Sata group, qui exploite et doit prolonger le téléphérique, ce dernier représente un espoir de développement économique indispensable pour la vallée. Le téléphérique est également présenté comme une alternative plus écologique à l’obsolète téléski au fioul actuellement en place.

Les opposants dénoncent cependant la mauvaise qualité des différentes études d’impact entourant le projet et le risque de bétonisation de la vallée, inéluctable selon eux avec le développement de la station et son raccordement plausible à la station voisine des Deux-Alpes. Ils militent pour la préservation de la biodiversité et de l’intégrité du glacier, pour le temps qu’il lui reste à vivre dans un contexte de changement climatique qui le fait fondre inexorablement.

Les opposants dénoncent la qualité des études d’impact et le risque de bétonisation de la vallée. © Vincent Verzat / Reporterre

Le glacier de la Girose est, en outre, l’un des derniers à ne pas être défiguré par des pistes de ski, et à être réservé à l’alpinisme et au ski freeride. Le collectif local La grave autrement propose en alternative de conserver le téléphérique tel qu’il est et de diversifier l’économie pour moins dépendre du tourisme.

Cette plus haute zad d’Europe a été une démonstration de force de la part des Soulèvements de la Terre. Avec une quinzaine d’occupants permanent sur le camp (une quarantaine en tout, d’après leur décompte), ils ont fait la démonstration de leur capacité à occuper la zone à l’avenir, et ce dès le redémarrage du chantier, au printemps 2024. « On se retrouve au printemps prochain pour s’assurer que le 3ᵉ tronçon ne voie jamais le jour », annonce ainsi une militante dans une vidéo accompagnant l’annonce.

Les militants ont promis de revenir au printemps. © Vincent Verzat / Reporterre

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