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Moins d’insectes écrasés sur les voitures, une preuve de leur déclin

Un libellule, illustration.

Au Royaume-Uni, des scientifiques ont confirmé l’effondrement des populations d’insectes volants en observant… les plaques d’immatriculation des automobilistes.

Les organismes de conservation de la nature Kent Wildlife Trust et The Invertebrate Conservation Trust (Buglife) ont publié, le 6 mai, les résultats d’une étude montrant que le nombre d’insectes volants avait diminué de près de 60 % dans le pays, entre 2004 et 2021.

Pour aboutir à ces résultats, les écologues des deux fondations britanniques se sont appuyés sur un protocole de science participative. Des milliers d’automobilistes bénévoles ont renseigné dans une application – Bugs Matter, soit « les insectes comptent » – le nombre d’impacts d’insectes récoltés au cours de leurs trajets sur leur plaque d’immatriculation.

L’outil envoyé par l’association Buglife pour compter facilement les insectes. Buglife

Résultat : en 2004, une voiture percutait en moyenne 0,238 insecte par mile (1 609 mètres), contre environ 0,098 en 2019 et 0,104 en 2021. Le programme n’a pas duré en continu pendant dix-sept ans : seuls ces trois points de mesures sont recensés.

Les informations complémentaires remplies dans l’application (modèle et caractéristiques du véhicule, point de départ et d’arrivée, météo, vitesse, etc.), ont permis aux scientifiques d’obtenir ces résultats. Ils estiment la baisse de populations d’insectes volants à 58,5 % [1]. En Angleterre, le chiffre atteint même 65 %, tandis que l’Écosse n’enregistre que 27,9 % de baisse.

Si ces données doivent être étudiées avec prudence (elles reposent sur un programme participatif bénévole, avec seulement trois points de mesure), elles confirment toutefois une tendance observée dans d’autres pays européens. En 2017, une étude allemande affirmait par exemple que près de 80 % des insectes avaient disparu en trente ans.

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