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Olivier Faure (PS) demande un moratoire sur l’A69

Des opposants à l'A69 sur la zad de Notre-Dame-des-Landes, fin septembre 2023.

« Je suis favorable à un moratoire sur l’A69. [...] Certains projets d’infrastructure peuvent rester nécessaires, mais pas celui-ci. » C’est par ces mots qu’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), s’est finalement prononcé contre le projet d’autoroute A69. Il répondait, le 12 octobre au soir, à une interpellation sur le sujet de l’activiste écologiste Camille Étienne, sur X (anciennement Twitter).

Une prise de position surprenante puisque le Parti socialiste était jusqu’ici resté largement silencieux sur ce dossier bouillant, soutenu à bras-le-corps par la présidente socialiste de l’Occitanie, Carole Delga. Le 11 octobre encore, elle était restée inflexible face à la délégation des quelque 1 500 scientifiques qui lui avaient exprimé les arguments de la science sur les effets socialement et écologiquement désastreux de cette autoroute. « La déclaration d’Olivier Faure ne change en rien la position de Mme Delga », maintient aujourd’hui, auprès de Reporterre, une proche collaboratrice de l’élue.

Au sein même de sa majorité régionale, pourtant, Carole Delga affronte des avis divergents. Les élus de la liste Occitanie Pays-Catalan Écologie (OPCE) avaient, dès avril dernier, apporté leur soutien « à la lutte contre ce projet climaticide, anachronique et antisocial ». Ils affirment, aux côtés des élus Europe Écologie-Les Verts (EELV) et La France insoumise (LFI) ainsi que les opposants historiques, qu’il serait davantage viable et économique d’aménager la route nationale et de développer l’offre de train entre Castres et Toulouse plutôt que de construire une nouvelle autoroute.

Le gouvernement a lui aussi longtemps été sourd aux oppositions. Le ministre des Transports, Clément Beaune, a cependant annoncé le 10 octobre la suspension temporaire d’une petite partie des travaux, jusqu’au vendredi 13 octobre, sous la pression des militants grévistes de la soif.

À 14 h 30 ce jour-là, les préfets d’Occitanie et du Tarn ont convié les élus locaux à participer à une réunion de médiation, à Castres. D’ici la tenue de celle-ci, les « opérations de défrichement importantes » sont suspendues. Les collectifs écologistes La Voie est libre et le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) n’étant invités à rejoindre l’assemblée qu’à partir de 16 heures, leurs militants ont décidé d’organiser un contre-événement dès 14 h 30, à Saint-Germain-des-Prés (Tarn), sous les pins menacés d’abattage par le tracé.

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