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En brefAlimentation

Poissons, crustacés... l’étiquetage est souvent fallacieux

Des anomalies repérées sur 45 % des produits de la mer.

Saumon fumé bio, huîtres bretonnes et carpaccio de coquilles Saint-Jacques fraîches rempliront bientôt les assiettes de fête des Français. Mais attention : plus de la moitié (51%) des magasins vendant des produits de la pêche et de l’aquaculture présentent au moins une anomalie d’étiquetage sur ces produits. C’est la conclusion de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui a publié le 21 décembre les résultats des contrôles effectués sur ces produits.

Plus de 1 000 contrôles sur les produits de la pêche et de l’aquaculture ont été effectués en 2020 auprès de près de 900 poissonneries, grandes et moyennes surfaces, pêcheurs en vente directe, établissements de restauration et de vente en ligne. Une soixantaine de départements, dont l’ensemble de ceux du littoral et en Martinique, étaient concernés. Les enquêteurs ont notamment vérifié la présence des informations obligatoires, à savoir la dénomination commerciale de l’espèce, son nom scientifique, les méthodes de production, les zones de pêche ou pays d’élevage, les techniques de pêche ou encore l’origine et le traitement (ajout de sel, d’eau, saumurage et/ou décongélation etc.) éventuellement subi par le poisson.

Un poisson décongelé saumuré est parfois vendu comme du poisson frais

« Le plus généralement, il s’agit d’un oubli ou de manque de mises à jour plutôt qu’une intention réelle de tromper les consommateurs », nuance l’administration. « Les fraudes les plus fréquentes concernent la dénomination commerciale, parfois fantaisiste ou erronée, la francisation des produits [soit l’indication erronée d’une origine France] et l’usurpation de signes de qualité », souligne la DGCCRF. Autant d’erreurs qu’elle qualifie d’allégations trompeuses. En outre, l’enquête a constaté l’absence d’indication du traitement technologique (ajout de sel, d’eau, d’additifs, etc) subi par les produits, de nature à induire en erreur le consommateur. Par exemple, un poisson décongelé saumuré est parfois vendu comme du poisson frais. « Les allégations valorisant les circuits courts ou les produits locaux sont également de plus en plus fréquentes, sans forcément pouvoir être justifiées », dénonce enfin l’administration.

Au total, cinquante procédures pénales ont été engagées, dont la majorité pour « pratiques commerciales trompeuses ou des tromperies ». Deux procédures administratives ont également été ordonnées.

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