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Première victoire pour Thomas Brail, l’homme perché dans les arbres

Thomas Brail a déjà passé plusieurs semaines dans un arbre pour la défense des forêts.

Il avait entamé sa grève de la faim le 4 juin. Après six jours sans manger, Thomas Brail, le porte-parole du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), a décidé d’arrêter son action. Perché dans les arbres à proximité de la tour Eiffel, le grimpeur exigeait le vote d’une loi sur l’encadrement des coupes rases et la révision de l’article L350-3 du Code de l’environnement, censé protéger les arbres d’alignement.

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, et la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, ont finalement daigné répondre à son appel. Il lui ont donné rendez-vous pour une réunion de travail lundi 20 juin à 14 h 30, juste après les législatives. Thomas Brail s’est dit soulagé. Mais la bataille reste entière.

Car si Amélie de Montchalin assure « partager l’engagement » de l’activiste, la majorité présidentielle, lors du quinquennat précédent, s’est opposée à toute régulation des coupes rases. Encore récemment, un de ses représentants, Christophe Castaner, a jugé cette idée « liberticide ». « On ne pourra plus couper de bois chez soi », a-t-il caricaturé.

L’action de Thomas Brail avait reçu de nombreux soutiens. Une tribune en solidarité était même en cours de préparation. Signé par Marie Toussaint, Aurélie Trouvé, Mathilde Panot, Julien Bayou, David Cormand et les défenseurs de la forêt comme le Réseau pour les alternatives forestières, Canopée, SOS forêt, Adret Morvan ou Touche pas à ma forêt, ce texte rappelait que le combat pour des forêts vivantes rassemble une diversité d’acteurs et qu’il est indispensable d’agir rapidement sur le sujet.


Nous en publions ici quelques extraits :

« Nous — signataires de l’Appel pour des forêts vivantes, associations, syndicats, personnalités publiques et partis politiques — apportons tout notre soutien à l’action courageuse de Thomas Brail. Son combat est aussi le nôtre. Il est temps de prendre soin de nos forêts et de nos arbres. Il est temps de renouer avec une nouvelle forme de sensibilité pour respecter pleinement le vivant. Cela fait plusieurs années que nous alertons sans relâche sur le sujet. L’attention de notre société — et celle de nos gouvernants — doit changer.

Il est fou que des citoyens et des citoyennes soient obligés de se mettre en danger pour faire avancer cette cause d’intérêt général. Mais devant l’absence de réaction des autorités, nous n’avons pas le choix. Nous y sommes acculés. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois. Valérie Bernadat avait déjà stoppé une coupe rase dans le Morvan en entamant une grève de la faim. C’est en multipliant ces actions, en les associant à notre travail d’expertise, à des manifestations et à des pétitions, que nous obligerons les autorités à ouvrir le dialogue et à enfin engager une transformation en profondeur des pratiques sylvicoles qui détruisent nos forêts.

Nous ne sommes pas opposés à la coupe de bois, ni à la filière professionnelle de manière générale, mais nous pensons qu’il est urgent d’interroger les limites de la sylviculture industrielle et ses conséquences sur l’environnement. Nous sommes au seuil d’une révolution sur notre perception du vivant et les citoyens, les habitants de régions forestières ont leur mot à dire sur l’avenir de leur territoire. Face au péril climatique, le temps est venu de les écouter. »

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