Primaire populaire : un vote désignera le candidat unique à gauche en janvier

Les bénévoles de la Primaire populaire. - © Primaire populaire
Les bénévoles de la Primaire populaire. - © Primaire populaire
« On trouve une autre méthode pour gagner. » La Primaire populaire, censée désigner un candidat unique à gauche à l’élection présidentielle de 2022, a changé de stratégie. Depuis le mois de mai, plus de 215 000 personnes se sont inscrites pour choisir leur prétendant – un nombre plus important que les votants de la primaire écologiste (104 000 au second tour) et que les électeurs de la primaire des Républicains (près de 150 000).
Les dix candidats sélectionnés au terme d’un premier vote avaient jusqu’au mardi 30 novembre pour déclarer s’ils comptaient (ou non) participer à ce processus. Face au manque de « réponse formelle et définitive » d’Anne Hidalgo (Parti socialiste), Yannick Jadot (Europe Écologie – Les Verts) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), les organisateurs de la Primaire ont décidé que les électeurs pourront choisir leur candidat même si celui-ci ne s’est pas officiellement déclaré au scrutin.
Les candidats et candidate déjà engagés dans la course à la présidentielle (@Anne_Hidalgo, @yjadot, @JLMelenchon) font mine de ne pas nous entendre. Leurs réponses ne changent pas notre objectif.
— La Primaire Populaire (@PrimairePop) December 1, 2021
Un vote d’investiture est donc prévu du 27 au 30 janvier 2022. Les internautes auront le choix entre les dix personnes sélectionnées qui seront toujours candidates à la date du 15 janvier. La députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain (La France insoumise), l’économiste Gaël Giraud et le député de la Somme François Ruffin (La France insoumise) sont les seuls à avoir formellement refusé de participer au vote de la Primaire.
La militante Anna Agueb-Porterie, le député européen Pierre Larrouturou (Nouvelle donne) et l’ex-élue rennaise Charlotte Marchandise préfèrent patienter avant de décider s’ils se lancent dans la course présidentielle. « Christiane Taubira est ambiguë, elle ne répond ni oui ni non, précise Samuel Grzybowski, porte-parole de la Primaire populaire. Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon sont, eux, déjà candidats [à la présidentielle], donc on est sûr d’avoir au moins ce socle minimum. »
« Aujourd’hui, personne à gauche ne propose de stratégie gagnante »
Cette décision des organisateurs est une façon de mettre les candidats « face à leurs responsabilités » de rassemblement. « Aujourd’hui, personne ne propose de stratégie gagnante, poursuit Samuel Grzybowski. La personne la mieux placée [dans les sondages] finit au mieux cinquième au premier tour de l’élection présidentielle. Ça nous rend malades. »
La candidate ou le candidat qui sera plébiscité fin janvier devrait alors bénéficier du soutien des internautes ayant voté pour la Primaire, des ressources financières du mouvement (plus de 500 000 euros ont été récoltés depuis le début de l’année 2021), de bénévoles « formés aux nouvelles techniques de mobilisation », de groupes locaux… « On a besoin de savoir autour de qui les gens veulent faire le rassemblement de la gauche, conclut Samuel Grzybowski. Mais on n’exclura pas les autres. »
Les inscriptions pour voter à cette investiture seront ouvertes du 11 décembre au 24 janvier. La Primaire populaire appelle également à un rassemblement le 11 décembre à 14 h, place de la République à Paris et « partout en France sur les places des hôtels de ville » pour manifester contre la banalisation des idées d’extrême droite.