Railcoop au bord de la cessation de paiement

En déficit, Railcoop doit lever plusieurs millions d'euros. - Flickr/CC BY-NC-ND 2.0/Maarten Otto
En déficit, Railcoop doit lever plusieurs millions d'euros. - Flickr/CC BY-NC-ND 2.0/Maarten Otto
Railcoop a besoin d’argent, et vite. La coopérative a enregistré un déficit de 4,3 millions d’euros en 2022 et fait face à « un besoin de trésorerie urgent », a-t-elle annoncé à ses sociétaires. « Nous avons besoin de lever de l’argent immédiatement », leur a-t-elle écrit mardi 20 juin.
La coopérative dit avoir besoin de 100 000 euros d’ici au 30 juin, puis de 300 000 euros avant le 31 juillet et de 500 000 euros avant le 30 septembre, pour payer ses salariés et ses fournisseurs. Elle devra ensuite trouver 2,8 millions d’euros d’ici à l’été 2024 pour embaucher et former le personnel afin d’exploiter la ligne ferroviaire Bordeaux-Lyon qu’elle souhaite relancer.
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Pour se sortir de cette mauvaise passe, Railcoop demande à ses 14 000 sociétaires de reprendre des parts sociales et de recruter de nouveaux sociétaires. Elle dit aussi compter sur « un prêt de trésorerie, auprès de nouveaux partenaires financiers », sans plus de précisions, ainsi que sur des « prêts bancaires, garantis par les collectivités territoriales », sans indiquer lesquelles. Enfin, elle évoque la mise en vente de 100 000 bons d’achat de 30 euros entre le 4 juillet et le 30 septembre.
Ce plan de relance rencontre un certain scepticisme chez les sociétaires. « Qui va nous garantir des emprunts dans la situation actuelle ? » s’est interrogé Thierry Marty, sociétaire de Railcoop, auprès de l’AFP. L’ex-représentant du syndicat Unsa-Ferroviaire et ancien administrateur salarié de la SNCF aujourd’hui retraité dit s’attendre à une cessation de paiement imminente. « Je ne vois pas les coopérateurs réinvestir ne serait-ce que 100 euros dans la société », a-t-il déclaré.
Fin avril, Railcoop avait déjà annoncé suspendre son activité de fret, déficitaire, pour se concentrer sur le transport de voyageurs. Son objectif reste de proposer deux allers-retours quotidiens entre Bordeaux et Lyon, une liaison abandonnée par la SNCF en 2014. Elle projette de lancer « à très court terme » deux allers-retours quotidiens Limoges-Lyon et un aller simple Montluçon-Lyon.