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Retraites : le gouvernement échappe de 9 voix à la motion de censure

L'Assemblée nationale à Paris.

Il manquait 9 députés. Ce lundi 20 mars, la motion de censure transpartisane déposée par le groupe indépendant Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) n’a pas été votée par l’Assemblée. Tout comme celle déposée par le Rassemblement national. La réforme des retraites est donc estimée comme adoptée par le Parlement.

Il aurait fallu rassembler une majorité de députés, soit 287 voix. Les 149 députés de la Nupes avec les 88 députés du Rassemblement national ont voté cette motion. Mais cela restait insuffisant. Il leur a manqué des voix au sein du groupe des Républicains. Sur les 61 députés, seuls 19 se sont exprimés en faveur de cette motion, notamment Aurélien Pradié. Il aurait fallu une trentaine de députés.

Un déni de démocratie

Cette motion a été défendue avec verve par le député centriste Charles de Courson. Le doyen de l’Assemblée a fustigé un déni de démocratie : « Rien ne vous obligeait au 49.3. Le courage, le respect des institutions auraient dû conduire au vote. […] Ce vote, vous l’auriez très probablement perdu, mais c’est la règle, en démocratie. » Un discours salué par une standing ovation dans les bancs de la Nupes.

Après lui, Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance, principale force du camp présidentiel, est montée au créneau pour défendre le gouvernement. Elle a notamment salué la ténacité de la Première ministre, Élisabeth Borne, et critiqué les députés de la droite et du centre : « J’ai honte du tapis rouge que vous dressez à l’extrême-droite. »

« Votre gouvernement est déjà mort »

Du côté de la Nupes, Mathilde Panot, la présidente du groupe La France insoumise (LFI), a dénoncé une trahison du gouvernement. « Peu importe l’issue de cette motion de censure, vous avez déjà perdu. Pour beaucoup, votre gouvernement est déjà mort. Au moment où vous passez en force par arrogance, votre pouvoir s’est effondré. »

Sur Reporterre, le militant écologiste Clément Sénéchal estimait que cette session politique marquait « l’apothéose d’un quinquennat de mensonges, de violences et de mépris ».

Pour rappel, jeudi 16 mars, Élisabeth Borne et Emmanuel Macron ont choisi de faire passer la réforme contestée des retraites avec l’article 49.3, qui permet l’adoption d’un texte sans vote.

Des rassemblements contre la réforme étaient déjà en cours dans de nombreuses villes de France à l’annonce de ce résultat. D’autres manifestations et blocages sont annoncés tous les prochains jours, notamment dans les secteurs des déchets et de l’énergie toujours en grève. La prochaine journée de mobilisation nationale est prévue le jeudi 23 mars.

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