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Luttes

VIDÉO - « On tient, on va gagner » : la longue lutte des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles

Depuis dix-sept mois, des femmes de chambre de l’hôtel parisien Ibis Batignolles sont en grève. Employées par un sous-traitant, elles se sont engagées contre vents et marées dans cette lutte hors-normes pour obtenir les mêmes droits que le reste du personnel de l’hôtel.

Actualisation le 25 mai 2021 : Victoire pour les femmes de chambre de l’Ibis Batignolles à Paris. Après 22 mois de grève, un protocole d’accord a été négocié entre la CGT-HPE (CGT des hôtels de prestige et économiques), AccorInvest, la foncière immobilière d’Accor, et STN, le sous-traitant du nettoyage employeur des salariés. Elles ont notamment obtenu une augmentation de salaire (qui oscillerait entre 250 et 500 euros) et de meilleures conditions de travail. Elles n’ont toutefois pas obtenu l’internalisation chez Accor.


C’est le combat le plus long mené dans l’hôtellerie. À Paris, les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles — dix-sept femmes de chambre, deux gouvernantes et un équipier — sont en grève depuis le 17 juillet 2019. Employées par STN, sous-traitant du nettoyage pour le groupe Accor, propriétaire de la chaîne d’hôtels Ibis, elles dénoncent leurs conditions de travail et militent pour la fin de la sous-traitance. En effet, les salariées du sous-traitant ne bénéficient pas des mêmes avantages et du même statut social que le personnel employé de l’hôtel.

Après plus de dix-sept mois de lutte, aucun accord n’a été trouvé entre le syndicat représentant les femmes de chambre, la CGT des hôtels de prestige et économiques (CGT-HPE), et Sébastien Bazin, pédégé du groupe.

Si cette grève est longue et éprouvante pour ces femmes — dont le quotidien se résume à « piquet de grève, maison, piquet de grève » — la révolte ne faiblit pas. Toutes d’origine africaine, les employées dénoncent une « sous-traitance de la discrimination » : en décembre 2020, devant le conseil de prud’hommes de Paris, elles ont assigné le groupe Accor afin de faire reconnaître sa qualité de co-employeur aux côtés de STN et de l’hôtel, situé dans le 17e arrondissement de Paris.

Nous avons suivi leur lutte pendant deux mois et nous nous sommes entretenus, notamment, avec Rachel Keke Raïssa et Sylvie Kimissa. Et ni la crise sanitaire, ni le manque de négociations ne les arrêteront dans leur combat : obtenir la fin de la sous-traitance.

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