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Feux de forêt : une loi peu ambitieuse à l’Assemblée

Les députés examinent depuis le 15 mai une proposition de loi, initiée par des sénateurs Républicains et centristes, pour mieux prévenir les feux de forêt.

Alors que l’été s’annonce à haut risque, les députés examinent depuis lundi 15 mai une proposition de loi, initiée par des sénateurs Républicains et centristes, pour mieux prévenir les feux de forêt. Adoptée à l’unanimité au Sénat, en avril dernier, celle-ci prévoit une batterie de mesures avec une approche plutôt répressive.

Le texte renforce les obligations légales de débroussaillement pour les propriétaires de terrains proches de forêts, accroît les sanctions en cas de manquements et conditionne la vente d’un terrain au respect de ces obligations. Une autorisation de recourir à des drones pour le contrôle de ces débroussaillements par les collectivités a été ajoutée en Commission mais a été retoquée en séance à deux voix près.

La proposition de loi interdit aussi de fumer dans les bois les plus exposés et inclut le fait de jeter son mégot parmi les causes d’incendie involontaire punissables pénalement. Le préfet pourra aussi interdire certains travaux agricoles en cas de forts risques d’incendies, avec une indemnisation le cas échéant.

La gauche souhaite un plan plus ambitieux

Les députés de gauche ont émis plusieurs réserves et estiment que le texte ne va pas assez loin. En Commission, le député socialiste Stéphane Delautrette a plaidé pour « un plan de préservation des forêts » plus général face aux menaces du réchauffement climatique. Les Insoumis et les écologistes ont réclamé un renforcement des moyens de l’Office national des forêts (ONF).

En Commission, Clémence Guetté, députée La France insoumise, a également rappelé les politiques sylvicoles menées par le gouvernement qui fragilisent les écosystèmes forestiers. « La promotion des monocultures et les coupes rases rendent moins résilientes les forêts aux catastrophes naturelles, or, il n’y a aucune remise en cause de ce système », a-t-elle déclaré.

« Les monocultures rendent les forêts moins résilientes »

Dans un travail commun avec l’association Canopée, la gauche a défendu à l’inverse la mise en place de conditionnalités environnementales pour les aides publiques forestières et promu une diversification des massifs.

« Les feuillus au sein des peuplements mélangés brûlent moins bien que les résineux qu’ils côtoient, leur présence semble ralentir la progression des feux et diminuer leur intensité. Il faudrait augmenter la résistance des peuplements en introduisant même dans les monocultures un mélange de feuillus », a souligné le socialiste Stéphane Delautrette.

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