À Courmelles, les habitants votent contre l’usine Rockwool de laine de roche

À la manifestation contre Rockwool, le 3 juin 2023. - © Collectif Stop Rockwool
À la manifestation contre Rockwool, le 3 juin 2023. - © Collectif Stop Rockwool
À Courmelles, près de Soissons (Aisne), le maire Arnaud Svrcek ne désespère pas de gagner la lutte qu’il mène contre l’industriel Rockwool depuis bientôt trois ans. Pour faire entendre l’avis des habitants et habitantes de sa commune sur ce projet de construction d’usine de laine de roche, l’édile a organisé un suffrage le dimanche 11 juin.
Près de 30 % des Courmellois se sont rendus aux urnes, à la mairie, et s’y sont largement opposés, comme le rapporte le journal l’Union. À la question « Êtes-vous pour ou contre l’implantation de l’usine Rockwool sur le territoire ? », 409 sur 423 suffrages exprimés se sont prononcés contre.
110 000 tonnes par an
Initié par le groupe industriel danois Rockwool, ce projet d’usine envisage une production annuelle de plus de 110 000 tonnes de laine de roche, un isolant utilisé dans le bâtiment, pour un accaparement d’une quarantaine d’hectares entre les communes de Courmelles et de Ploisy.
Réunis au sein du collectif Stop Rockwool, les opposants au projet craignent de multiples pollutions, notamment le rejet de substances toxiques pour la santé et l’environnement. En février 2022, une cinquantaine de médecins de l’Aisne avertissaient par ailleurs des risques sanitaires générés par le processus de fabrication de la laine de roche.
Une consultation illégale selon la préfecture
Le suffrage de ce dimanche, orchestré par l’élu de Courmelles, fait suite à cette mobilisation qui dure depuis 2020. L’édile avait d’abord refusé de signer le permis de construire du projet, avant d’y être contraint en avril dernier, sur décision de justice. Mais la mobilisation se poursuit : le 3 juin, une manifestation contre le projet a réuni plus de 1 500 personnes dans les rues de Courmelles.
Si des recours en justice des opposants doivent encore être examinés fin juin, l’avis des citoyens recueilli ce week-end se sera pas pris en compte par la préfecture de l’Aisne, qui a estimé illégale cette consultation.