Amnesty International dénonce « l’usage excessif de la force » par la police française

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LibertésDans un long et très documenté communiqué, Amesty international a critique, samedi 14 décembre, les pratiques de la police française depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. En voici le début :
« Les autorités françaises doivent faire preuve de retenue lors des manifestations et éviter toute répétition des blessures causées par leur réaction extrêmement musclée aux protestations des "gilets jaunes" et des mouvements de lycéens, a déclaré Amnesty International.
La police a utilisé des balles en caoutchouc, des grenades à balles piquantes et des gaz lacrymogènes contre des manifestants largement pacifiques qui n’ont pas menacé l’ordre public, et l’organisation a documenté de nombreux cas d’utilisation excessive de la force par la police.
Si le maintien de l’ordre lors de manifestations est une tâche difficile et si certains manifestants ont commis des actes illégaux et violents, il est essentiel que le droit français et le droit international des droits de l’homme soient respectés. La police a le devoir de maintenir l’ordre public et, ce faisant, elle ne peut recourir à la force que lorsque cela est strictement nécessaire. Si l’usage de la force est inévitable, il doit être fait avec modération.
Selon les chiffres officiels, 1.407 manifestants ont été blessés - dont 46 grièvement - depuis le début des manifestations, le 17 novembre. Au total, 717 policiers, gendarmes et pompiers ont également subi des violences. Si les autorités ont condamné à plusieurs reprises et légitimement les actes de violence perpétrés par des manifestants, elles n’ont pas exprimé leur préoccupation quant à l’usage excessif de la force par la police, qui doit faire l’objet d’une enquête indépendante, impartiale et efficace.
Des balles en caoutchouc utilisées contre des manifestants et des journalistes
Les témoignages de victimes et de témoins oculaires, ainsi que les images examinées par Amnesty International, montrent que la police a utilisé des balles en caoutchouc de manière inappropriée, tirant sur des foules. Ils ont également lancé des grenades à balles piquantes, qui ne devraient jamais être utilisées dans des situations d’ordre public. »
- Source : Amnesty international
- Photo : ©Nno Man/Reporterre