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Déméter : le gouvernement défend la surveillance des opposants à l’agro-industrie

Rassemblement contre la création de la cellule Déméter devant la préfecture du Morbihan, le 30 janvier 2020.

Le 31 janvier dernier, le tribunal administratif de Paris avait demandé au ministère de l’Intérieur de mettre fin aux activités de surveillance des « actions de nature idéologique » de la cellule Déméter de la gendarmerie. Les ministres de l’Agriculture, Julien Denormandie, et de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ont décidé, lundi 21 février, de faire appel de cette décision.

Les ministres soulignent dans leur communiqué « la contribution de la gendarmerie à la mission de renseignement, en vue de prévenir les atteintes et actions violentes contre les exploitations agricoles et les agriculteurs ».

La cellule Déméter, créée en octobre 2019, avait été contestée devant le tribunal administratif par les associations de lutte contre les pesticides Pollinis et Générations futures, et par l’association animaliste L214. Ces associations se sentaient directement attaquées par les missions attribuées à la cellule de gendarmerie, prévue pour lutter contre les vols dans les exploitations agricoles, mais également pour surveiller les « actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques », selon le ministère de l’Intérieur.

Ainsi, la lutte contre les militants animalistes est une priorité affichée du ministère, mais depuis la création de la cellule plusieurs opposants à l’agriculture industrielle et aux pesticides ont également été visés.

Fin janvier, le tribunal administratif de Paris avait donné deux mois au ministère de l’Intérieur pour que la cellule cesse ses activités concernant les « actions de nature idéologique », sous peine d’une astreinte de 10 000 euros par jour.

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