Élevés aux États-Unis, des milliers de chiens finissent dans des laboratoires français et européens

L’organisation Anima Denmark a filmé des beagles transportés par avion à destination du marché européen. - Capture d'écran © Anima Denmark
L’organisation Anima Denmark a filmé des beagles transportés par avion à destination du marché européen. - Capture d'écran © Anima Denmark
Des chiens de laboratoire, en France ? Le mystère est si bien conservé, qu’on aurait tendance à croire la pratique interdite. Le 9 août, l’association One Voice a dévoilé une enquête sur le sort de beagles, élevés aux États-Unis et transférés vers des usines françaises et européennes.
Tournées en janvier 2022 par l’organisation Anima Denmark, à l’aéroport de Copenhague, les images montrent un arrivage de 74 chiens, expédiés de New-York et à destination d’un laboratoire d’Évreux, en Normandie. Sûrement la dernière trace de leur existence…
Des beagles apeurés, expédiés sur @flysas par l’élevage new-yorkais de Marshall BioResources... Après un passage par @copenhagenairport, ces chiens finiront notamment chez Charles River en Normandie. Enquête d’@Animadk et @TheCampBeagle_ #ExpérimentationAnimale #MBRGatewaytoHell pic.twitter.com/Y0CcO2aLSt
— One Voice (@onevoiceanimal) August 9, 2023
« Inquiets, fatigués et assoiffés, pataugeant dans leurs déjections, ils resteront enfermés pendant des heures, voire des jours, dans des boîtes de transport fixées à des palettes, détaille One Voice, dans un communiqué. Ils sont battus à tous les vents, dans le bruit des turbines, prêts à être embarqués vers le lieu de leur calvaire et de leur mort. Leurs aboiements sont éloquents, à crever le cœur. »
D’après le mouvement The Camp Beagle, qui a pu étudier les données des autorités britanniques et danoises, en seulement trois ans, près de 5 000 chiens ont été expédiés de cette manière. À chaque fois, la compagnie Scandinavian Airlines se charge du transport « sans que les passagers présents sur les vols ne se doutent de quoi que ce soit », précise One Voice.
Destinés à l’expérimentation, ces animaux reçoivent ensuite des injections de médicaments et de produits chimiques. Les laboratoires s’en servent notamment pour tester la quantité de pesticides que l’agriculture peut pulvériser. « Aujourd’hui, les chiens que l’on voit sur ces images sont certainement tous morts », conclut l’association française. Elle appelle, auprès d’autres organisations internationales, à la fin de ces pratiques.