Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

Libertés

En mars, le gouvernement a lancé l’achat de gaz lacrymogènes plutôt que des tests du coronavirus

L’usage des drones pour surveiller les citoyens se généralise par ailleurs. Le ministère de l’Intérieur lance un autre appel d’offres pour ces engins volants.

Etrange choix du gouvernement français, en mars.

Le 3 mars, il a publié l’appel d’offre de gaz lacrymogènes pour plus de 3,6 millions d’euros, « au profit de la police nationale et de la gendarmerie nationale » , précisément des « Aérosols CS à diffusion dispersive petite capacité (40 à 50 ml) », des « Aérosols CS à diffusion dispersive moyenne capacité (300 ml) » et des « Aérosols CS à difffusion dispersive grande capacité (500ml) ».

-  Télécharger l’avis d’achat :

Avis d’achat d’aérosols lacrymogènes 3 mars 2020.

En revanche, ce n’est que le 28 mars que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que le gouvernement avait commandé 5 millions de tests rapides du coronavirus.

L’usage des drones pour surveiller les citoyens se généralise

Le 12 avril, par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a lancé un autre appel d’offre pour des drones de surveillance, pour un montant total de 3,8 millions d’euros : des « microdrones du quotidien » et des « drones de capacité nationale ».

Drone testé devant le préfet de police Didier Lallement le 21 mars 2020.

"Check News", de Libération, a fait un point précis sur cette commande de drones : L’appel d’offres du ministère fixe un accord-cadre sur quatre ans, et se décompose en quatre lots :
. les 565 « micro-drones du quotidien » doivent faire moins d’un kilo, pouvoir voler pendant vingt-cinq minutes minimum, et à une hauteur de 100 mètres en étant discret. Ils doivent filmer en 4K ou UHD, et avoir une caméra thermique tout en transmettant à 3 kilomètres au moins.
. les 66 drones « de capacité nationale » sont plus massifs (8 kilos maximum) mais également discrets à 120 mètres. Ils doivent embarquer un objectif filmant à 500 mètres (avec un zoom x30 de jour), voler vingt minutes sans recharge et transmettre au moins à 5 kilomètres.
. la vingtaine de « nano-drones spécialisés » doivent peser moins de 50 grammes, avoir vingt-cinq minutes minimum d’autonomie et transmettre leurs images à 2 kilomètres minimum.

Dans le contexte de crise sanitaire, l’utilisation de drones se généralise pour vérifier le respect des mesures de confinement. La Quadrature du Net a recensé plusieurs villes où les forces de l’ordre ont recours à ce dispositif. Une expérience de ce type, commencée à Nice, a par exemple été étendue à tout le département des Alpes-Maritimes où une entreprise privée de drone épaule policiers et gendarmes, selon l’agence spécialisée AEF. Dans d’autre cas, d’après l’agence, ce sont les drones de la gendarmerie qui sont utilisés, notamment sur les littoraux de Charente-Maritime, des Côtes-d’Armor, de Corse, du Pas-de-Calais, de Loire-Atlantique, du Var, ou encore « sur les berges du Doubs, en Haute-Garonne, ainsi qu’aux abords du lac du Bourget (Savoie) ».

-  Source : Reporterre

-  Photo : Gaz à Chambéry le 15 février 2020 (Extinction Rebellion Chambéry)
. drone de la préfecture de police : AFP TV

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende