En bref — Mille Vaches et fermes-usines
Fermes-usines : Greenpeace et la Confédération paysanne n’ont pas la même définition

1 % des fermes françaises produisent plus de la moitié des porcs, poulets et œufs produits en France. C’est le constat dressé par Greenpeace France, qui a rendu public lundi 26 novembre une carte interactive des fermes-usines du pays.
L’ONG s’est basée sur les données du ministère de la Transition écologique et solidaire, et relève que 4.413 fermes-usines sont réparties dans 2.340 communes françaises, comprenant les Outre-mer. On retrouve des fermes-usines dans 90 % des départements français avec des régions plus ou moins impactées, la Bretagne étant la plus concernée. Par ailleurs, Greenpeace a calculé que 1.470 des 4.413 fermes usines identifiées ont touché 48 millions d’euros de la Politique agricole commune pour les derniers paiements.
« La manière dont nous élevons les animaux aujourd’hui est insensée et dévastatrice. On importe du soja du bout du monde, en déforestant des pans entiers de forêts brésiliennes, pour nourrir des animaux entassés dans des conditions déplorables, gavés d’antibiotiques, le tout sans permettre de rémunérer correctement nos éleveurs », a dénoncé Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France.
L’ONG demande au ministre de l’Agriculture de « stopper tout nouveau projet de ferme-usine. Plus aucun argent public ne doit servir ces formes d’élevage et les moyens doivent être réattribués à la métamorphose du système agricole. »
La carte des fermes-usines est à consulter ici.
Un travail fortement critiqué par la Confédération paysanne, qui a déploré, mardi 27 novembre dans un communiqué, « la teneur du dossier publié par Greenpeace ».
Pour le syndicat, qui avait publié une carte similaire en 2015, « l’industrialisation des fermes ne peut se résumer au seul critère environnemental ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) » retenu par l’ONG. « Une ferme importante en nombre d’animaux est classée ICPE mais n’est pas pour autant une ferme-usine. A l’inverse, ce critère ignore les fermes-usines en végétal, comme des serres géantes de tomates », a précisé la Confédération paysanne, en parlant d’une « caricature regrettable » destinée à « faire le buzz ».
- Source : Greenpeace et la Confédération paysanne.