L’agriculture bio symboliquement enterrée

La bio a été symboliquement enterrée au Salon de l'agriculture, le 28 février 2023, par quatre organisations représentantes de l'agriculture et l'alimentation bio. - © Fnab/Confédération paysanne/Forébio/Synabio
La bio a été symboliquement enterrée au Salon de l'agriculture, le 28 février 2023, par quatre organisations représentantes de l'agriculture et l'alimentation bio. - © Fnab/Confédération paysanne/Forébio/Synabio
166 euros par ferme. C’est la somme allouée par le gouvernement à la filière bio en difficulté, soit 10 millions d’euros en tout. Une goutte d’eau, alors que « pour les seules filières porc, lait et fruits et légumes, nous avons besoin de 150 millions d’euros », a estimé au Salon de l’agriculture Mathieu Lancry, président de Forébio, organisation des coopératives bio.
Mardi 28 février, quatre organisations représentant de l’agriculture et l’alimentation bio l’ont symboliquement enterrée, au Salon de l’agriculture. Forébio, les syndicats de producteurs que sont la Confédération paysanne et la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), ainsi que le Synabio, qui représente les entreprises de l’agroalimentaire bio, étaient présents.
Ils dénoncent « le mépris dont font preuve les pouvoirs publics face aux difficultés de la bio ». Reporterre a abondamment documenté ces difficultés, dues à une baisse de la consommation de produits bio (qui s’inscrit dans une baisse générale des dépenses alimentaires).
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« Le gouvernement reconnaît l’urgence et le besoin d’un plan de sauvegarde, mais les réponses ne sont pas à la hauteur des enjeux », a dénoncé Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne. « Il y a deux poids, deux mesures : les filières conventionnelles obtiennent des enveloppes significatives pour faire face à leurs difficultés conjoncturelles et une fois encore la bio est le parent pauvre du soutien public », a relevé Philippe Camburet, président de la Fnab.
Ces organisations demandent une véritable aide financière pour aider les fermes en difficulté à passer le cap, un respect de l’objectif de 20 % de bio dans la restauration collective (ils estiment que l’on n’en est qu’à 6 %) et une nouvelle campagne de communication pour valoriser la bio.