Parmi les genres de vertébrés éteints : des oiseaux, des mammifères, des amphibiens et des reptiles. (Photo d'illustration) - Pexels/CC/Carlos Junior
Parmi les genres de vertébrés éteints : des oiseaux, des mammifères, des amphibiens et des reptiles. (Photo d'illustration) - Pexels/CC/Carlos Junior
19 septembre 2023 à 14h31
Durée de lecture : 2 minutes
Animaux
L’humanité scie « l’arbre de la vie » sur lequel elle est assise. Dans une étude publiée le 18 septembre dans la revue PNAS, une équipe de chercheurs alerte sur l’extinction de genres entiers — le genre se situant, dans le système de classification des êtres vivants, entre la catégorie de l’espèce et celle de la famille. Le chat domestique (Felis catus), par exemple, appartient au genre Felis, de la famille des Félidés.
Sur les 5 400 genres de vertébrés (regroupant 34 600 espèces) étudiés, 73 d’entre eux se sont éteints au cours des 500 dernières années. Il s’agit en premier lieu d’oiseaux, suivis de mammifères, d’amphibiens et de reptiles. La plupart ont été anéantis à partir du début du XIXe siècle. Ce rythme est 35 fois supérieur à celui des millions d’années précédentes. En l’absence d’êtres humains, la disparition de ces 73 genres aurait vraisemblablement pris 18 000 ans, signalent les scientifiques. Les activités humaines et leurs conséquences (destruction d’habitats, changement climatique, trafic d’animaux…) risquent d’accélérer le phénomène dans les décennies à venir, avertissent-ils.
Ces résultats démontrent que « nous ne sommes pas juste en train de tailler des brindilles [de l’arbre de la vie], mais que nous utilisons une tronçonneuse pour nous débarrasser de grosses branches », précise auprès de France Info Anthony Barnosky, professeur émérite à l’université de Californie à Berkeley, qui n’a pas participé à cette étude.
Une telle mutilation représente « une menace sérieuse à la stabilité de la civilisation », d’après les auteurs. La perte d’un genre peut en effet enrayer le fonctionnement de tout un écosystème, et priver les humains, entre autres, des « services écosystémiques » qu’il procure. Des efforts politiques, économiques et sociaux « d’une ampleur inédite » sont « essentiels », selon eux, pour éviter une telle catastrophe.
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