Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefPesticides

La bataille autour de la réautorisation du glyphosate en Europe est rouverte

Épandage de glyphosate.

La bataille du glyphosate est à nouveau engagée au niveau européen. Le fameux herbicide doit en effet être réhomologué — ou interdit — par Bruxelles, son autorisation de mise sur la marché arrivant à échéance cette année. Dans cette optique, deux agences européennes — l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) — ont été mandatées afin d’établir la dangerosité de la substance chimique pour les humains et le vivant.

Signe d’une absence de consensus sur le sujet, les deux agences ont annoncé mardi 10 mai, « avoir dû réviser le calendrier des étapes restantes du processus de réévaluation » du glyphosate. En clair, leur étude, cruciale, a été reportée de près d’un an, à juillet 2023. En cause, un « nombre sans précédent d’observations » reçues par les deux régulateurs.

Pour l’association Générations futures, ce retard montre bien « la faiblesse du dossier initialement transmis aux deux agences ». L’Efsa et l’Echa se sont en effet basées, pour leur travail, sur un dossier élaboré par quatre États membres, dont la France, dénoncé par l’ONG comme trop influencé par l’agro-industrie.

Un report qui inquiète

La Commission européenne s’est inquiétée de ce report : « Je suis profondément préoccupée par le retard de l’évaluation du glyphosate, tout en prenant note du grand intérêt suscité par le processus d’évaluation, a commenté la commissaire à la Santé Stella Kyriakides. J’ai demandé aux agences de faire tout leur possible pour achever leurs travaux dans les meilleurs délais (mais) il est extrêmement important que toutes les nouvelles preuves soient soigneusement examinées et prises en compte. »

L’autorisation actuelle du glyphosate expire le 15 décembre 2022, mais elle sera automatiquement prolongée jusqu’à la fin du processus d’évaluation, à moins qu’un risque particulier ne soit identifié entre-temps. En 2017, le processus de réhomologation avait suscité de vifs débats et duré plus de deux ans.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement se multiplient, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les dernières semaines de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela.

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre ne dispose pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1 €. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

Abonnez-vous à la lettre d’info de Reporterre
Fermer Précedent Suivant

legende