La bataille autour de la réautorisation du glyphosate en Europe est rouverte

Épandage de glyphosate. - © Pixabay
Épandage de glyphosate. - © Pixabay
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La bataille du glyphosate est à nouveau engagée au niveau européen. Le fameux herbicide doit en effet être réhomologué — ou interdit — par Bruxelles, son autorisation de mise sur la marché arrivant à échéance cette année. Dans cette optique, deux agences européennes — l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) — ont été mandatées afin d’établir la dangerosité de la substance chimique pour les humains et le vivant.
Signe d’une absence de consensus sur le sujet, les deux agences ont annoncé mardi 10 mai, « avoir dû réviser le calendrier des étapes restantes du processus de réévaluation » du glyphosate. En clair, leur étude, cruciale, a été reportée de près d’un an, à juillet 2023. En cause, un « nombre sans précédent d’observations » reçues par les deux régulateurs.
Pour l’association Générations futures, ce retard montre bien « la faiblesse du dossier initialement transmis aux deux agences ». L’Efsa et l’Echa se sont en effet basées, pour leur travail, sur un dossier élaboré par quatre États membres, dont la France, dénoncé par l’ONG comme trop influencé par l’agro-industrie.
Un report qui inquiète
La Commission européenne s’est inquiétée de ce report : « Je suis profondément préoccupée par le retard de l’évaluation du glyphosate, tout en prenant note du grand intérêt suscité par le processus d’évaluation, a commenté la commissaire à la Santé Stella Kyriakides. J’ai demandé aux agences de faire tout leur possible pour achever leurs travaux dans les meilleurs délais (mais) il est extrêmement important que toutes les nouvelles preuves soient soigneusement examinées et prises en compte. »
L’autorisation actuelle du glyphosate expire le 15 décembre 2022, mais elle sera automatiquement prolongée jusqu’à la fin du processus d’évaluation, à moins qu’un risque particulier ne soit identifié entre-temps. En 2017, le processus de réhomologation avait suscité de vifs débats et duré plus de deux ans.