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Le gouvernement veut que la chasse commence deux mois plus tôt

L’État s’apprête à simplifier par décret la possibilité de commencer à chasser à partir du 1er juin, au lieu du 15 août aujourd’hui. Dans un communiqué, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) appelle à « s’opposer en masse à cette nouvelle régression ou il ne restera bientôt plus que les mois d’avril et de mai pour profiter d’une nature sans chasse en France ».

Chasser le sanglier ou le chevreuil à partir du 1er juin était déjà possible, mais strictement conditionné à l’obtention d’une autorisation individuelle préfectorale de chasse anticipée. « Dans les faits, la majorité des chasseurs attendait la fin des vacances d’été pour ressortir le fusil, indique l’association. Grâce à un nouveau décret en préparation, plus besoin d’autorisation préalable : feu à volonté dès le 1er juin. »

Concrètement, il s’agit d’un décret « relatif à la maîtrise des populations de grand gibier et de leurs dégâts », qui vise à « améliorer la situation », selon les mots du gouvernement : « Estimés à 30 millions d’euros par an, les dommages agricoles dus au grand gibier sont en hausse et essentiellement concentrés sur 15 % du territoire. La maîtrise des populations de grand gibier et notamment du sanglier est un enjeu de premier ordre. »

  • Télécharger le projet de décret :

Pour la LPO, « si l’explosion démographique des sangliers en France [est] bien réelle, les chasseurs en sont d’abord à l’origine. Nourrissage, préservation des laies reproductrices, lâcher d’individus élevés en captivité, importation des pays de l’Est, chasse en enclos, hybridation avec le cochon, tout a été fait au cours des cinquante dernières années pour favoriser la prolifération de l’espèce en France. »

Côté solution, la LPO prône entre autres « l’interdiction totale de l’agrainage des sangliers et de leur élevage ou importation », « laisser leur prédateur, le loup, se développer au lieu de vouloir en tuer toujours plus » et « une refonte du modèle agricole intensif qui encourage l’expansion continue des productions céréalières, en particulier du maïs, très apprécié par les sangliers. »

Ce projet de décret est ouvert à la consultation publique sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire jusqu’au 3 mars. La LPO invite les citoyens à y déposer un commentaire.

  • Source : LPO.

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