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Les défenseurs des Jardins d’Aubervilliers en procès

Des activistes ont bloqué le chantier de la piscine olympique d’Aubervilliers, prévue pour les JO de 2024, le 2 février 2022.

Huit militants des Jardins d’Aubervilliers seront au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) vendredi 2 septembre. Ils sont accusés d’entrave à travaux publics et risquent un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Leur tort : avoir bloqué le chantier de construction du futur solarium de la piscine olympique de cette ville près de Paris. Le 2 février dernier, une trentaine d’activistes avaient investi les lieux au petit matin et s’étaient enchaînés à la centrale à béton installée au milieu des ruines des jardins ouvriers des Vertus. Quatorze personnes avaient été interpelées et huit avaient été placées en garde à vue durant trente-quatre heures.

La destruction de ces jardins quasi centenaires avait commencé le 2 septembre 2021 en dépit d’une intense mobilisation de plusieurs collectifs et associations environnementales. Ils dénonçaient le bétonnage d’un poumon vert au cœur d’une ville très dense — qui ne compte que 1,42 mètre carré d’espaces verts par personne.

Lors de l’action sur le chantier de la piscine olympique d’Aubervilliers, le 2 février 2022. © Noman Cadoret / Reporterre

La justice leur a donné raison. Une semaine après la garde à vue des militants, la Cour administrative d’appel de Paris avait invalidé le plan local d’urbanisme (PLU) qui permettait la destruction des jardins. Le 9 mars, la même juridiction avait confirmé l’obligation de la mairie d’Aubervilliers de suspendre immédiatement les travaux et de remettre le site en l’état. Cinq jours plus tard, la ville d’Aubervilliers renonçait enfin à construire le solarium.

Au programme : un procès médiatique et festif

Pour Chloé Gerbier, militante du collectif de la protection des Jardins d’Aubervilliers, « les militants se sont opposés à des travaux déclarés illégaux. La décision de justice a tardé à venir. Aujourd’hui, ce ne sont pas les bonnes personnes qui sont au tribunal. Cela devrait être ceux qui impunément ont voulu détruire les jardins au profit d’un équipement destiné à une minorité ».

Le collectif compte bien faire de cet évènement un procès médiatique et festif. Un solarium pailleté sera installé devant le tribunal de Bobigny. L’après-midi, une visite des jardins d’Aubervilliers sera organisée. Les visiteurs pourront constater que la parcelle n’a toujours pas été remise en état par la mairie, malgré la décision de justice. Enfin, le soir, les militants organisent un bal masqué dans la salle du Bassin du quartier de la Maladrerie.

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