Les militants écologistes libérés après 4 jours de garde à vue

Le 6 juin s'est tenu à Montreuil, région parisienne, un rassemblement de soutien aux activistes écologistes interpellés. - © Gauthier Bedrignans / Hans Lucas via AFP
Le 6 juin s'est tenu à Montreuil, région parisienne, un rassemblement de soutien aux activistes écologistes interpellés. - © Gauthier Bedrignans / Hans Lucas via AFP
Après avoir montré les muscles, les autorités semblent aujourd’hui rétropédaler. Plusieurs militants écologistes arrêtés le 5 juin au matin dans le cadre du vaste coup de filet mené par la brigade de recherche et d’intervention (BRI) et les brigades antiterroristes, sont ressortis libres et sans contrôle judiciaire. Ils sont restés quatre jours en garde à vue, où ils ont été interrogés sur leurs positionnements politiques et cuisinés sur leurs convictions anticapitalistes et écologiques.
D’après nos informations, les auditions sont restées très vagues. Les forces de police cherchant à savoir si les militants cautionnaient « la violence lors des manifestations », le sabotage ou encore les « querelles entre pacifistes et black bloc ».
Colère et incompréhension
Les personnes détenues à Paris, Lyon, Dijon, Toulouse auraient été entièrement libérées. « Nous sommes étonnés par un tel déploiement de moyens pour un résultat si faible, confie une source proche du dossier. Les militants ne sont même pas passés devant le juge, ils ont été directement relâchés. Le dossier judiciaire est-il trop fragile pour passer devant le juge ? Les autorités continuent-elles l’enquête ? N’est-ce qu’un coup de pression pour essayer de tordre la mobilisation ou une manière de faire du renseignement ? Il y a encore beaucoup de mystère autour de cette opération policière. »
Chez les proches des militants, la colère et l’incompréhension demeurent : « On peut donc priver de liberté pendant quatre jours quelqu’un sans aucune justification », nous dit l’un d’eux. Depuis le début de l’affaire, les autorités sont restées muettes sur leur objectif.
Interpellé à l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin n’a pas souhaité répondre à la question posée par la députée écologiste Marie Charlotte Garin qui dénonçait « l’argent magique déployée par l’État pour réprimer les militants » : « Vous mettez au service d’intérêts privés un arsenal judiciaire et policier sans précédent, une gabegie d’argent public pour protéger une poignée de privilégiés ».
🟩 Vous vous déchaînez contre les militants, les activistes et les lanceurs d'alerte, parce que vous avez peur.
Vous avez peur parce que nous sommes de plus en plus nombreux à nous soulever.
Ils et elles ont le courage que vous n’avez pas.
Ma question au ministre @GDarmanin ⤵️ pic.twitter.com/xYjheJzUCP
— Marie-Charlotte Garin (@MC_Garin) June 6, 2023