Quotas de pêche : « L’Europe choisit la rentabilité à court terme »

Bien trop élevés, les quotas de pêche 2023 ont suscité l'ire des écologistes. - Pxhere / CC
Bien trop élevés, les quotas de pêche 2023 ont suscité l'ire des écologistes. - Pxhere / CC
Avis de tempête pour les poissons. Les ministres de l’Union européenne ont fixé, mardi 13 décembre, les quotas de pêche pour 2023. Autrement dit, le nombre limite de captures de poissons et crustacés à ne pas dépasser, afin d’« assurer la continuité de nos flottes de pêche sans compromettre nos engagements en matière de durabilité », a déclaré le ministre tchèque Zdenek Nekula, qui présidait la réunion.
Une fois encore, l’accord trouvé entre les États a soulevé l’indignation des associations : « Les ministres parlent de durabilité pour la forme mais, derrière des portes closes, ils choisissent à nouveau la rentabilité à court terme plutôt que le bien-être à long terme des populations et de notre planète », a affirmé Hélène Buchholzer, de l’ONG Seas At Risk.
La France défend la pêche de l’anguille, pourtant en danger d’extinction
Le sort de l’anguille européenne, actuellement en danger critique d’extinction, a particulièrement alerté les écologistes. La Commission proposait de cesser complètement de la pêcher. Mais c’était sans compter sur le lobbying de la France – alliée à d’autres pays. Résultat : une interdiction limitée à seulement six mois. L’avis scientifique était pourtant très clair, a déploré Niki Sporrong, de l’ONG Fisheries Secretariat : « Aucune pêche d’anguilles ne peut être considérée comme durable. »
La politique commune de la pêche prévoyait initialement d’atteindre une gestion durable de tous les stocks commercialisés dès 2020. On en est loin, puisque 3 poissons sur 4 sont surpêchés en Méditerranée et en mer Noire. En France, 10 % des stocks de poissons sont considérés comme effondrés.