TotalÉnergies épinglé pour ses projets pétrogaziers en Afrique

L'entrée de la tour de TotalÉnergies, à la Défense. - © P-O. C. / Reporterre
L'entrée de la tour de TotalÉnergies, à la Défense. - © P-O. C. / Reporterre
Comme si être le plus gros pollueur de France ne suffisait pas, TotalÉnergies vient à nouveau d’obtenir la première place d’un podium : d’après un rapport international (en anglais) publié mardi 15 novembre, la multinationale française est le plus gros développeur pétrolier et gazier en Afrique.
Mené par plusieurs ONG et associations, dont Urgewald, Reclaim Finance, les Amis de la Terre France ainsi que trente-six organisations africaines, ce travail s’intitule « Who is Financing Fossil Fuel Expansion in Africa ? » (Qui finance l’expansion des combustibles fossiles en Afrique ?). Il montre comment 48 pays africains sur 55 sont concernés par « cet extractivisme mené en majorité par des entreprises étrangères, et en grande partie tourné vers l’exportation »… et comment TotalÉnergies, responsable de plus de 14 % de l’expansion à court terme du pétrole et du gaz sur le continent, prévoit d’ajouter 2,27 milliards de barils d’équivalent pétrole à son portefeuille de production dans les pays africains.
« Un extractivisme mené en majorité par des entreprises étrangères »
TotalÉnergies, également épinglé dans le rapport pour son projet d’oléoduc géant Eacop en Afrique de l’Est, devance les majors Sonatrach et ENI, respectivement algérienne et italienne. En tout, c’est a minima 15,8 milliards de barils d’équivalent pétrole que plusieurs entreprises pétrogazières prévoient de développer sur le continent africain avant 2030. Des projets « coloniaux » selon Omar Elmawi, coordinateur de la campagne Stop Eacop cité par l’AFP.
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« L’extraction et la combustion de ces ressources généreraient l’émission de 8 gigatonnes équivalent CO2, soit plus que ce qu’émet l’Union européenne en deux ans », notent dans un communiqué commun les Amis de la Terre et Reclaim Finance. Les deux organisations soulignent également le rôle délétère de plusieurs banques françaises dans ce développement de réserves d’hydrocarbures en Afrique. BNP Paribas (troisième plus grand financeur de l’expansion sur le continent africain), la Société générale ou encore le groupe Crédit agricole, à travers sa filiale Amundi, soutiennent ainsi activement les activités en Afrique d’entreprises comme… TotalÉnergies. Le rapport rappelle ainsi la nécessité urgente de sortir des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables.