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À La Réunion, plus de 40 % de la flore est en danger

Feuillage d'un jeune Bois puant (Foetidia mauritiana). Cette espèce est désormais considérée «en danger critique», notamment à cause de l'action étouffante d'une liane indo-malaisienne.

Sur l’Île de La Réunion, le petit tamarin des hauts (Sophora denudata) perd toujours du terrain. Cette plante de haute montagne endémique de l’île est classée « en danger » et doit faire face à l’ajonc d’Europe (Ulex europaeus), une espèce exotique envahissante. Cet exemple, parmi de nombreux autres, illustre l’aggravation de l’état de la flore vasculaire de l’île, qui comporte au total 962 espèces indigènes (orchidées, arbres et autres plantes à fleurs, fougères et plantes alliées).

41 % de ces espèces locales, souvent uniques au monde, sont aujourd’hui menacées, d’après le dernier état des lieux mené, notamment, par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). En 2010 déjà, 30 % de ces espèces étaient considérées comme menacées. La situation actuelle est jugée « très préoccupante » par les auteurs de l’étude. 395 espèces sont menacées et 31 autres quasi menacées, tandis que 41 espèces ont déjà disparu.

Les derniers bois puants étouffés par la liane papillon

Des chiffres qui mettent en évidence « les pressions croissantes » qui pèsent sur la flore de l’île. « À tous les étages de la végétation, les plantes exotiques envahissantes représentent la principale menace pour la flore native de La Réunion », écrivent les experts. Les derniers pieds de bois puant (Foetidia mauritiana), classé « en danger critique », sont étouffés par la liane papillon (Hiptage benghalensis), d’origine indo-malaisienne. Les animaux introduits menacent également la flore locale en consommant les plantes et leurs semences. C’est le cas de l’achatine (Lissachatina fulica), un grand escargot d’origine africaine, mais aussi des rats.

Des actions de conservation importantes ont été déployées depuis 2010 : habitats naturels en cours de restauration, lutte accentuée contre les espèces exotiques envahissantes dans les milieux prioritaires, réintroduction des espèces patrimoniales… « Cependant, ces programmes n’apparaissent pas suffisants et beaucoup ne portent pas encore leurs fruits, car ils concernent principalement des plantes ligneuses qui présentent des temps de régénération longs », relève l’étude.

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