Contre le gaspillage, les 7 mesures qui débarquent en 2023

Bien appliquées, les mesures actives à partir de 2023 devraient réduire les quantités de déchets. - Unsplash / Jasmin Sessler
Bien appliquées, les mesures actives à partir de 2023 devraient réduire les quantités de déchets. - Unsplash / Jasmin Sessler
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DéchetsMoins de pubs et d’emballages jetables, un recyclage simplifié… La France a pris des mesures pour réduire le gaspillage et la pollution. Tour d’horizon des dispositions qui entreront en vigueur en 2023.
1- Adieu (ou presque) à la vaisselle jetable dans les fast-foods
McDonalds, Burger King, KFC… tous les restaurants devront désormais proposer leurs plats et boissons dans de la vaisselle lavable et réemployable. Finis les gobelets en carton et les contenants en plastique jetable. Seuls les papiers entourant les burgers et sandwiches seront encore tolérés.
Cette nouvelle disposition, issue de la loi Agec (loi relative à la lutte contre le gaspillage pour une économie circulaire), souffre toutefois de deux exceptions : seuls les restaurants qui servent plus de 20 couverts sont concernés — ce qui exclut bon nombre de petits restaurants avec seulement quelques places assises ; les plats à emporter sont eux aussi exemptés et pourront continuer à être commercialisés dans du jetable.
Du jetable au plastique réutilisable
Les enseignes de restauration rapide, qui ont fondé tout leur modèle sur l’usage unique, sont contraintes de mettre en place des solutions de lavage dans leurs établissements. Pour l’heure, McDo comme Burger King ont opté pour de la vaisselle en plastique réutilisable.
Par ailleurs, toutes les enseignes ne seront pas prêtes au 1ᵉʳ janvier. Les ONG Zero Waste France et Surfrider Foundation Europe ont promis de veiller au grain. La répression des fraudes, elle, devrait organiser des contrôles avec amendes à la clé.
2- Le ticket de caisse ne sera plus automatique
La mesure devait entrer en vigueur le 1ᵉʳ janvier. Finalement, elle a été repoussée au 1ᵉʳ avril 2023. À cette date, les tickets de caisse ne seront plus automatiquement imprimés par le vendeur.

Ce dernier devra cependant continuer à le fournir si le client le demande expressément. Certains tickets seront, eux, toujours imprimés automatiquement : ceux qui mentionnent l’existence et la durée de la garantie légale de conformité (ce sera le cas pour tout appareil électroménager, informatique, etc.) ou encore les tickets de carte bancaire relatifs à des opérations annulées ou faisant l’objet d’un crédit.
Chaque année, les commerçants imprimeraient 30 milliards de tickets de caisse, dont une bonne part est directement jetée à la poubelle par les consommateurs.
3- Prospectus publicitaires : nos boîtes aux lettres ne vont plus déborder
À partir du 1ᵉʳ février 2023, trois nouvelles collectivités rejoignent l’expérimentation du dispositif Oui pub, déjà en vigueur dans une dizaine de zones : les habitants de Corse, de Troyes Champagne Métropole et de la Communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral ne recevront plus de publicité dans leur boîte aux lettres, sauf s’ils apposent la mention Oui pub.
Par ailleurs, plusieurs grandes enseignes ont récemment annoncé qu’elles cesseraient de distribuer des catalogues courant 2023. Pour Cora, ce sera à compter du 10 janvier. Chez E.Leclerc, la distribution de prospectus papier s’arrêtera progressivement d’ici à septembre 2023.
Des dizaines de tonnes de papier économisées
« Plus de 50 000 tonnes de papier seront ainsi économisées chaque année », explique le grand distributeur. Carrefour, lui, a déjà arrêté à Paris et Lyon depuis un an et envisage de réduire de 80 % la distribution de catalogues papier d’ici à 2024.
Quant aux commerçants qui continueraient à mettre de la publicité dans les boîtes, ils sont obligés à compter du 1ᵉʳ janvier d’utiliser du papier recyclé ou issu de forêts gérées durablement, et qui ne contient pas d’huiles minérales. Le non-respect de cette interdiction pourra être sanctionné d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 €.
4- Enfin des consignes de tri simples pour tout le monde
Les pots de yaourts, ça se recycle ou pas ? Et les barquettes et les films plastique ? Et que faire des boîtes de conserve ? Fini le casse-tête ! Désormais, partout en France la réponse sera la même : tous les emballages en plastique, métal ou papier se jettent dans le bac jaune de recyclage, même ceux qui sont souillés.
Jusque-là, les règles de tri pour les emballages en plastique étaient limitées aux bouteilles et flacons (en résine PET et PEHD), même si de nombreuses communes avaient déjà adoptées des consignes de tri simplifiées. L’objectif est de collecter le plus d’emballages possibles : « Quand c’est plus facile, on le fait plus souvent ! », assure Citeo, l’éco-organisme de la filière plastique et papier.
Certes, environ 20 % de ces emballages en plastique qui iront dans le bac jaune ne sont pas encore recyclables mais « l’objectif est qu’à court ou moyen terme, ils deviennent recyclables, réemployables ou qu’ils disparaissent si on peut s’en passer ou les remplacer par un matériau recyclable ».

5- Le tri des épluchures et des déchets organiques s’étend
Épluchures, coquilles d’œufs, reste de nourriture… Les cantines, restaurants ou toutes les entreprises qui produisent plus de cinq tonnes de biodéchets par an devront désormais les trier à la source afin qu’ils puissent être valorisés en compostage.
Cette mesure concerne, par exemple, les établissements qui produisent une centaine de repas par jour. Ce tri des biodéchets était déjà obligatoire pour les grosses structures dont la production annuelle dépassait les 10 tonnes de biodéchets ou 60 litres d’huiles.
À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, cette disposition s’imposera à tous les ménages : les collectivités locales devront proposer des solutions de collecte séparée ou de valorisation adéquates pour tous nos restes organiques.
6- Les fruits et légumes sous plastique bientôt à nouveau interdits
Verra-t-on enfin en 2023 des fruits et légumes libérés de leur plastique dans les rayons ? On peut l’espérer à la lecture du projet de décret actuellement soumis à consultation publique.
Ce nouveau texte devrait être publié en début d’année et viendra remplacer celui annulé par le Conseil d’État en décembre dernier, sous la pression des industriels du secteur.
Certains végétaux considérés comme trop fragiles pour une vente en vrac seront exemptés et pourront continuer d’être vendus dans du plastique. Reste à espérer que la liste des dérogations ne sera pas trop longue.

7- Les textiles avec microplastiques plus faciles à repérer
« Rejette des microfibres plastiques dans l’environnement lors du lavage. » C’est la mention qui doit en théorie figurer à compter du 1ᵉʳ janvier 2023 sur les vêtements et produits textiles qui comportent plus de 50 % de fibres synthétiques.
Toutefois, seuls les plus grands producteurs sont concernés pour le moment, à savoir ceux dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 50 millions d’euros et qui commercialisent chaque année au moins 25 000 unités de ces produits. Cette mesure sera progressivement étendue aux plus petits producteurs à partir de 2024.
Outre cette disposition, un affichage environnemental ou écoscore permettant de guider les consommateurs vers les vêtements les plus respectueux devrait être mise en place courant 2023.