Dangerosité des grenades GM2L : une enquête contredit l’État

Un gendarme mobile antiémeute tient une grenade GM2L lors d'une manifestation à Paris contre le projet de loi Sécurité globale, le 12 décembre 2020. - © AFP / Geoffroy Van Der Hasselt
Un gendarme mobile antiémeute tient une grenade GM2L lors d'une manifestation à Paris contre le projet de loi Sécurité globale, le 12 décembre 2020. - © AFP / Geoffroy Van Der Hasselt
Les grenades GM2L explosent et provoquent un effet de souffle, projetant des éclats. C’est ce que tend à démontrer une enquête du média spécialiste des violences policières Flagrant déni, publiée le 12 avril dernier. Il contredit ainsi les affirmations du ministère de l’Intérieur et du fabricant de la grenade, qui l’estiment peu dangereuse, car n’utilisant pas d’explosifs et ne produisant pas d’éclats.
À l’appui, Flagrant déni s’est notamment procuré la seule expertise judiciaire aujourd’hui réalisée sur ces grenades GM2L. Elle démontre clairement que ces grenades produisent des éclats, ce qu’ont déjà pu douloureusement expérimenter sur le terrain les manifestants, par exemple à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le 25 mars dernier. Ce document reconnaît aussi la production d’un « effet de souffle » capable de détruire une main. Un expert interrogé par le journal explique aussi l’artifice sémantique permettant de dire qu’elle ne contient pas d’explosifs : la charge explosive est classée dans les « dispositifs pyrotechniques ». Cela n’empêche pas la grenade d’exploser.
Le site s’est également demandé quelles étaient les suites quand une personne était blessée par une de ces grenades. Conclusion : « À notre connaissance, aucun policier ou gendarme n’a jamais été condamné pour un tir illégal de grenade à effet de souffle, quelle qu’elle soit : OFF1, GLIF4, GM2L ou ASSD », explique le journal.