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Dauphins tués et mutilés : l’État ignore les alertes

France Nature Environnement craint que le gouvernement ne signe « la disparition du dauphin commun ».

« On a du mal à croire à ce qu’on y lit. » France Nature Environnement a examiné les conclusions du gouvernement suite à la consultation publique sur les mesures à mettre en place pour mieux protéger les dauphins tués ou mutilés par des engins de pêche. L’association environnementale en ressort accablée : s’il continue dans cette voie, le gouvernement pourrait signer « la disparition du dauphin commun ».

Rappel des épisodes précédents : face aux hécatombes des petits cétacés, le Conseil d’État avait enjoint au gouvernement, le 20 mars dernier, de mettre en place dans un délai de 6 mois des fermetures des pratiques de pêche dommageables pour les dauphins. Le secrétariat d’État à la mer s’était donc exécuté et avait soumis à la consultation publique un projet d’arrêté censé réduire les captures accidentelles de ces animaux marins — un projet dénoncé comme une « mascarade » par plusieurs associations.

Raz-de-marée d’avis défavorables

Celles-ci avaient appelé à la mobilisation « pour demander [son] renforcement ». Avec succès : 17 464 avis explicitement défavorables au projet de décret ont été déposés en ligne — contre 4 avis explicitement favorables. Malgré ce ras-de-marée, à l’arrivée, « le projet d’arrêté est maintenu », a dénoncé FNE.

Autre grief des associations, la non prise en compte des recommandations scientifiques. Plusieurs experts préconisaient en effet 3 mois de fermeture des pêcheries l’hiver, un mois l’été. Mais le projet d’arrêté maintient une fermeture limitée à 30 jours l’hiver.

« Dans un véritable déni de démocratie, le gouvernement méprise l’avis des Français scandalisés par le massacre des dauphins, a dénoncé Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, dans un communiqué. En agissant ainsi, il encourage de façon irresponsable la confrontation entre les professionnels de la pêche et les défenseurs de la nature. » L’association annonce saisir le Conseil d’État sur ce sujet.

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