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En brefAgriculture

Grippe aviaire : un rapport parlementaire défend le plein air

Un rapport d'information parlementaire sur la grippe aviaire reprend nombre de propositions des défenseurs de l'élevage plein air.

Ce sont des propositions pour tirer les leçons du sévère épisode de grippe aviaire que la France traverse depuis 2021 : moins d’animaux par élevage, moins d’élevages concentrés dans la même zone géographique, des races d’animaux plus rustiques et variées, etc.

Le rapport d’information sur la grippe aviaire et son impact sur les élevages, présenté mercredi 5 avril par les députés Philippe Bolo (Modem) et Charles Fournier (Europe Écologie-Les Verts), reprend nombre de propositions des défenseurs de l’élevage plein air.

Il fait le bilan de la « catastrophe sanitaire » : 22 millions de volailles tuées sur l’épisode 2021-2022, 1 378 foyers dans des élevages. Une catastrophe économique, aussi, avec « plus d’un milliard d’euros de pertes économiques sur l’ensemble de la filière » et « traumatisante pour les éleveurs ». Des chiffres vertigineux, et une crise « hors norme » qui n’a pas été empêchée, alors même que « les règles de surveillance et de mise à l’abri applicables en France ont été nettement durcies avec la feuille de route de 2021, en particulier concernant le plein air ». Reporterre avait raconté la fronde des éleveurs plein air, qui contestent les mesures dites de biosécurité les obligeant à rentrer leurs volailles, et craignent une course à l’industrialisation de l’élevage de volailles via ces mesures sanitaires.

« Des solutions conciliant élevage en plein air et sécurité sanitaire »

Le rapport parlementaire va donc dans leur sens. Il demande ainsi plus de recherches pour trouver des « solutions conciliant élevage en plein air et sécurité sanitaire ». Ils questionnent prudemment la filière foie gras, très segmentée entre la production de canetons, l’élevage des jeunes, puis le gavage, menés sur des exploitations différentes à chaque fois. « Les rapporteurs soulignent que le modèle très segmenté de production de volailles favorise les mouvements d’animaux et de personnes qui sont des vecteurs importants de diffusion du virus malgré des protocoles de biosécurité très stricts », indiquent-ils. « Ils recommandent l’ouverture d’une réflexion sur la réduction des flux entre élevage. Ils considèrent en outre que le modèle autarcique [les fermes qui élèvent la volaille tout au long de sa vie] constitue un modèle pour l’avenir. »

Lire aussi : En Vendée, des éleveurs se rebellent contre le confinement des volailles

Autre solution mise en avant également, le vaccin, également demandé par le Modef et la Confédération paysanne, syndicats qui défendent l’élevage plein air. Le tout doit permettre une « montée en gamme de la production agricole, de bien-être animal et d’accès de tous à une alimentation saine, sûre et durable », espèrent les rapporteurs.

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