L’État promet 100 milliards d’euros pour le train

100 milliards d’euros seront investis dans le développement du train d’ici à 2040. Ici, un TER à Amiens. - Wikimedia Commons/CC BY-SA 4.0/BB 22385
100 milliards d’euros seront investis dans le développement du train d’ici à 2040. Ici, un TER à Amiens. - Wikimedia Commons/CC BY-SA 4.0/BB 22385
« Le ferroviaire est la colonne vertébrale des mobilités. » La Première ministre, Élisabeth Borne, a dévoilé le 24 février les grandes lignes du plan d’avenir pour les transports. 100 milliards d’euros seront investis dans le développement du train d’ici à 2040, a-t-elle promis. Dont 84,3 milliards d’euros pour la période 2023-2027.
Parmi les trois scénarios proposés par le Comité d’orientation des infrastructures (COI), composé d’élus et d’experts, le gouvernement opte pour celui d’une « planification écologique ambitieuse ». Chaque année, 1 milliard d’euros supplémentaires seront consacrés à la régénération du réseau ferroviaire vieillissant et 500 millions pour sa modernisation. « Au-delà de la poursuite des projets de lignes nouvelles engagés », l’État va déployer des RER métropolitains, projet déjà annoncé par Emmanuel Macron en novembre 2022.
Comment seront distribués ces 100 milliards ? Pour l’heure, tout reste encore à définir avec les collectivités territoriales dans le cadre de négociations qui devraient aboutir en juin.
Interrogations sur les petites lignes et les trains de nuit
« Les nombreux cris d’alerte sur la dégradation du réseau ferroviaire semblent finalement avoir été entendus », a réagi le Réseau Action Climat (RAC), qui considère ces annonces comme une bonne nouvelle. Mais l’ONG reste prudente : « Des interrogations subsistent néanmoins sur la place accordée aux petites lignes de train et aux trains de nuit, deux maillons pourtant indispensables pour se déplacer au quotidien et sur de longues distances. »
Concernant le réseau routier, l’État s’engage à réinterroger chaque projet d’extension. « Certains projets sont attendus depuis longtemps, je le mesure », a précisé Mme Borne, laissant planer le doute sur l’avenir de certains chantiers en gestation. Les routes nationales existantes, elles, bénéficieront d’un meilleur entretien et d’une modernisation. Les personnes dans les territoires ruraux ou dans les Outre-mer où la voiture reste indispensable pour la vie quotidienne « ne seront ni pénalisés, ni oubliés », a assuré la Première ministre.
Quant aux divers moyens de financement de ce plan, Élisabeth Borne souhaite « mettre à contribution les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre comme l’aérien et ceux qui dégagent des profits importants comme les sociétés d’autoroutes ».
Selon le RAC, les niches fiscales dont bénéficie le secteur aérien représenteraient chaque année « un manque à gagner de près de 8 milliards d’euros pour l’État ». L’association appelle également le gouvernement à détailler les 250 millions d’euros promis au vélo pour 2023, « dont 100 millions seulement ont été confirmés à cette date ».