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Culture et idées

Le courrier des lecteurs arrive sur Reporterre !

Reporterre inaugure aujourd’hui un courrier des lecteurs, une sélection des nombreux courriels que nous recevons tous les jours. Réactions à des articles, coups de cœur, coups de gueule, témoignages… cette tribune mensuelle vous est ouverte pour partager points de vue et idées. Merci de nous lire et de réagir !

Si vous souhaitez participer au courrier des lecteurs, n’hésitez pas à nous envoyer un courriel à planete (arobase) reporterre.net, en spécifiant [courrier des lecteurs] dans l’objet. À bientôt !


« Le régionalisme écologiste, un antidote au repli nationaliste », tribune de Tudi Kernalegenn

« Pour moi, il est vital écologiquement, politiquement, de créer au contraire une Internationale écologiste, donc une harmonie entre les nations ! C’est exactement le contre-pied de ce qu’on voit maintenant, cette “mondialisation autoritaire” qui s’efforce de diviser pour régner, et la régionalisation est justement l’un de ces moyens pour diviser. »

Jean-Claude 


« À louer : maison sans déchet et sans poubelle »

« Réduire les déchets d’un ménage aux seuls déchets d’emballage alimentaire est réducteur. Cela supposerait que ces gens n’utilisent jamais un stylo, ne réparent jamais rien chez eux ou ne repeignent jamais un mur… »

Philippe 

  • Reporterre — Chaque Français produit entre 350 et 450 kg de déchets par an. Ces déchets regroupent les ordures ménagères (non recyclables ou pas encore recyclées), les déchets recyclables secs (journaux, papiers, cartons, magazines, verre, aluminium, plastique) et les recyclables dits humides, organiques ou fermentescibles (déchets alimentaires, herbes, bois...). Réduire les emballages, c’est un bon début, même si ça ne suffit pas ! Et pour la suite, notre journaliste Marc Sautelet vous donne des pistes.

« Le vélo pour les handicapés, c’est possible »

« Très bel article, mais attention, le titre est, pour les personnes concernées par une situation de handicap et les professionnels en lien avec eux, assez dérangeant. En effet, avant on disait “personnes handicapées” et déjà ça, ne correspondant pas à la réalité, a été changé, et on est censé aujourd’hui dire “personne en situation de handicap”.

Et oui, le handicap n’est pas lié à la personne, mais il est bien résultat de l’interaction entre une personne avec ses capacités propres à elles-mêmes, ses habitudes de vie, et son environnement. Parler de “situation de handicap”, c’est mettre le point sur l’environnement et non la personne, c’est une autre conception du handicap, plutôt positive je trouve, car on peut changer l’environnement, le rendre accessible, proposer des vélos adaptés par exemple, et ce n’est pas la personne qui porte la responsabilité de ne pas pouvoir agir sur son environnement.

Dans les pays qui ont cette vision depuis longtemps, on ne parle plus de handicap, mais de personnes ayant des besoins spéciaux. Ceci est très inclusif, car on a tous des besoins spéciaux au cours de notre vie, voire de nos journées (quand je suis en vélo dans une gare, quand je suis en retard pour prendre mon train, quand je veux me déplacer en vélo avec deux enfants en bas âge, quand j’ai une jambe cassée, etc.).

Mais ce qui est le plus important, pour ces personnes qui sont souvent réduites à leurs incapacités tellement ces dernières sont importantes dans leur vie, c’est bien de dire “personne” avant tout, ce qui met en avant l’humain avant le reste.

Merci pour votre compréhension, et merci encore d’avoir publié cet article ! »

Camille, ergothérapeute


« Le dilemme de la bouillie bordelaise : l’utiliser, ou pas ? » chronique du Jardin sans pétrole

« Il ne faut surtout pas utiliser la bouillie bordelaise au jardin naturel... ça pourrit les sols, tue la biodiversité, les organismes aquatiques… et ça n’est même pas efficace. Il existe de multiples recettes alternatives, en particulier à base d’ail et de bicarbonate de soude ! »
Isabelle


« Faire revivre les campagnes : en Creuse comme ailleurs, c’est possible »

« En vous lisant comme chaque matin, je suis tombé aujourd’hui sur votre article concernant le village creusois de Faux-la-Montagne. Et des larmes me sont montées aux yeux, réellement. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi.

Il y a quelques années, suite à la recherche fructueuse de mon amie d’un contrat de travail dans la région du Plateau, nous quittons Paris avec notre bébé. Après quelques décennies de vie parisienne, on part comme des fleurs, des rêves verdoyants plein la tête. Arrivés là-bas, pas de place en crèche, et je suis d’abord dans l’obligation de garder notre enfant durant plusieurs mois. Employé de bureau à Paris, je trouve un contrat de quelques mois comme manœuvre sur un chantier. Puis j’enchaîne avec une formation diplômante BTP. De retour chez moi, les artisans alentour travaillent seuls et ne proposent pas de travail salarié. Ils me déconseillent très fortement l’autoentreprise sans expérience préalable. La seule issue semble donc l’inscription dans les agences d’intérim, à Limoges. Silence radio, pas de travail… Je tente ma chance aux alentours dans d’autres domaines variés, sans succès. Chômage, jours de blues à la maison, et la tension qui monte avec mon amie, jusqu’au point de non-retour. Alors je remonte seul à Paris. Et je reprends mon ancien job, après cette parenthèse de trente-six mois.

Je ne regrette absolument rien. Si c’était à refaire, je referais. Différemment, mais je referais. J’ai ouvert les yeux sur beaucoup de choses, je ne suis pas revenu du tout le même, je pense avoir mûri, à force de me cailler les miches et les doigts sur mon deux-roues, sous la flotte et le froid, pour aller pointer à Aubusson. C’est ça aussi, le Plateau… les arrêts sur le bas-côté avec massage de doigts sous les gants de cuir tellement le froid fait mal, la chaîne qui saute en pleine forêt sans réseau, les feuilles de journaux sous la combi, sinon ce n’est pas tenable… mais c’est un bonheur, sans rire :) Plus sérieusement, je retourne maintenant voir mon enfant très régulièrement, comme je ferai encore ce week-end, et si la distance est douloureuse, je suis totalement ravi qu’il puisse grandir dans cet endroit, pour tellement de raisons. Mon ex-compagne est heureuse là-bas, elle s’est bien intégrée.

Je reste persuadé que les personnes partant ainsi en zone rurale sont des précurseurs d’un mouvement à venir, beaucoup plus massif. Il me semble très important de faire savoir que cela existe et que ça peut fonctionner. Faux est un endroit incroyable à plein d’égards, les opportunités sont réelles, et j’ai vu un joli petit nombre de gens arriver à s’intégrer rapidement et sans douleur dans cette nouvelle vie de village creusois.

Mais par contre, non, ce n’est pas vrai, le travail là-bas ne tombe pas du ciel. Ce n’est pas facile, c’est plein d’épines. Il y a des profils plus ou moins propices. Savoir si son expérience professionnelle est facilement transférable en rural est primordial. L’âge est important, aussi. La présence de petits enfants ne facilite franchement pas la donne, quand tout est ainsi chamboulé. Et puis l’inconfort de ce changement de vie peut être une sacrée épreuve de résistance pour les couples. Car je ne suis pas un cas isolé. J’ai été frappé par le nombre élevé de nouveaux arrivants qui rebattaient énergiquement les cartes de leur vie, pouvant changer à plusieurs reprises en quelques années de maison, de travail, d’amoureux… des gens en quête, et cherchant leur sens et leur ancrage à coups de tentatives et d’essais. Ça dépote, ça chamboule et ce n’est pas très surprenant ! Par ailleurs, certaines personnes peuvent aussi chercher à effacer des problèmes intérieurs par une “fuite géographique”, par un “big reset”. Tenter de se persuader que tout s’éclaircit si l’on change de lieu de vie ou de mode d’existence peut être sévèrement illusoire. Je veux parler de problèmes psychologiques, d’un certain “mal de vivre”, de tensions de couple à la base..., de ces casseroles qu’on aimerait si volontiers laisser sur le trottoir en partant, mais qui valsent en fait fidèlement au cul du camion. Il faut aussi dire tout ça. »

Un ex-néo-Fallois

  • Reporterre — Effectivement, le but n’était pas de décrire Faux-la-Montagne comme un paradis parfait, et il faut faire attention à ne pas idéaliser la campagne. Merci pour votre témoignage !

« Deux arrêtés autorisent la destruction du campagnol amphibie »

« Suite à votre article, j’ai été révulsé. Je me suis mis alors en contact avec Naturalistes en lutte pour faire une pétition, et ils ont trouvé l’idée bonne. Ils ont donc rédigé le texte, puis l’ont soumis à Nicolas Hulot et Allain Bougrain Dubourg, qui la parrainent. »

Sébastien

  • Reporterre a relayé une autre pétition des Naturalistes en lutte demandant au préfet de Loire-Atlantique de respecter la loi sur les espèces protégées à Notre-Dame-des-Landes.

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