Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefForêts

Les forêts françaises victimes d’un trafic de bois vers la Chine

Le média Disclose montre le trafic d'arbres à l'œuvre.

Les forêts publiques françaises n’échappent pas aux trafiquants de bois. Le 21 février, le média indépendant Disclose a dévoilé les coulisses d’un système impliquant des traders véreux. Objectif : assouvir l’appétit de la Chine pour le chêne français.

Chaque année, des centaines de milliers de mètres cubes de cet « or vert » transitent du territoire français vers les grands ports commerciaux chinois. Pour contrer cette fuite à l’étranger, l’administration a instauré un label, appelé « Transformation UE ». Celui-ci prohibe l’exportation, en dehors des frontières de l’Union européenne, des feuillus abattus dans les forêts publiques sans une transformation préalable.

Pour détourner cette réglementation, « des négociants asiatiques ont mis en place un système de blanchiment du bois reposant sur une myriade de sociétés écrans et la complicité de revendeurs français peu scrupuleux », détaille l’enquête de Disclose.

Infiltration d’un journaliste

Afin de percer les secrets de ce système, un journaliste du média a infiltré le réseau en se créant un faux profil Facebook de négociant prêt à exporter des chênes labellisés. En trois mois, pas moins d’une vingtaine d’intermédiaires asiatiques ont été attirés par l’annonce.

Dès lors, les fraudeurs exposaient au journaliste leur magouille. Entreprise de transport lituanienne ou société écran domiciliée en France, l’objectif est le même : brouiller les pistes et maquiller l’origine de l’acheteur… la Chine. Quant à la douane, pas d’inquiétude : « Les effectifs étant insuffisants en douane, la politique des contrôles de notre administration est quasiment réservée à l’importation des marchandises », confie à Disclose un responsable des douanes du Havre.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement se multiplient, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les dernières semaines de 2023 comporteront des avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela.

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre ne dispose pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1 €. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

Abonnez-vous à la lettre d’info de Reporterre
Fermer Précedent Suivant

legende