Les forêts françaises victimes d’un trafic de bois vers la Chine

Le média Disclose montre le trafic d'arbres à l'œuvre. - © Disclose / Capture d'écran Youtube
Le média Disclose montre le trafic d'arbres à l'œuvre. - © Disclose / Capture d'écran Youtube
Durée de lecture : 2 minutes
Les forêts publiques françaises n’échappent pas aux trafiquants de bois. Le 21 février, le média indépendant Disclose a dévoilé les coulisses d’un système impliquant des traders véreux. Objectif : assouvir l’appétit de la Chine pour le chêne français.
Chaque année, des centaines de milliers de mètres cubes de cet « or vert » transitent du territoire français vers les grands ports commerciaux chinois. Pour contrer cette fuite à l’étranger, l’administration a instauré un label, appelé « Transformation UE ». Celui-ci prohibe l’exportation, en dehors des frontières de l’Union européenne, des feuillus abattus dans les forêts publiques sans une transformation préalable.
[THREAD] @Disclose_ngo a infiltré le milieu des trafiquants de bois de chêne issu des forêts publiques françaises
Révélations sur un système impliquant des traders véreux, des fausses factures et une myriade de sociétés écrans ⬇️ pic.twitter.com/7BhCIdCeBl
— Disclose (@Disclose_ngo) February 21, 2023
Pour détourner cette réglementation, « des négociants asiatiques ont mis en place un système de blanchiment du bois reposant sur une myriade de sociétés écrans et la complicité de revendeurs français peu scrupuleux », détaille l’enquête de Disclose.
Infiltration d’un journaliste
Afin de percer les secrets de ce système, un journaliste du média a infiltré le réseau en se créant un faux profil Facebook de négociant prêt à exporter des chênes labellisés. En trois mois, pas moins d’une vingtaine d’intermédiaires asiatiques ont été attirés par l’annonce.
Dès lors, les fraudeurs exposaient au journaliste leur magouille. Entreprise de transport lituanienne ou société écran domiciliée en France, l’objectif est le même : brouiller les pistes et maquiller l’origine de l’acheteur… la Chine. Quant à la douane, pas d’inquiétude : « Les effectifs étant insuffisants en douane, la politique des contrôles de notre administration est quasiment réservée à l’importation des marchandises », confie à Disclose un responsable des douanes du Havre.